Cédric Vilella est animateur de Boxe de Rue de l’ADAC et a la particularité de voyager en partant à la découverte de clubs de boxes ou d’arts martiaux locaux.Cédric a réalisé le rêve que beaucoup d’entre nous caresse: partir à l’aventure à la rencontre des arts martiaux du bout du monde. Rencontre avec un baroudeur du fight !

Par ailleurs, Cédric prépare son prochain voyage et vous pouvez le soutenir dans sa démarche sur MyMajorCompany.

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PROTEGOR : Quelles ont été tes premières motivations pour aller visiter des clubs à l’étranger, et comment as-tu choisi tes premiers pays ?

Cédric Vilella : Mes débuts ont commencé à Aix-les-Bains en Savoie en boxe anglaise. Un beau jour, à mes 19 ans, j’ai pris mon sac à dos pour rejoindre un vieil ami à l’île de la Réunion et vivre ma première aventure. Sur place je me suis entrainé à la savate boxe française durant 5 mois. C’est à partir de ce voyage que j’ai combiné ces deux disciplines un peu partout.

Pour maintenir mon niveau, j’ai toujours continué à m’entraîner tout en voyageant. Cela m’a permis de faire plusieurs combats tests un peu partout. J’ai adapté le sport à mes séjours à l’étranger. Dès que je pouvais mettre les gants en club, dans un parc, voire même dans les parkings d’auberge de jeunesse, je le faisais.

En 2013 j’ai réalisé un tour du monde des arts martiaux dans 7 pays et 2 continents durant 7 mois. Sept cultures différentes qui m’ont offert l’opportunité d’acquérir de nouvelles techniques de combat avec plusieurs rencontres enrichissantes et d’évoluer.

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PROTEGOR : Qu’est-ce qui t’a frappé lors de tes premières « rencontres martiales » à l’étranger ?
Cédric Vilella : De passer d’un pays à l’autre et de m’adapter était pour moi une expérience culturelle très enrichissante. J’ai souvent fréquenté des clubs qui ne « payaient pas de mine » car je n’avais pas les moyens financiers d’aller dans les plus grands clubs. J’ai également côtoyé quelques clubs plus luxueux en Australie, mais c’est dans les clubs les plus pauvres qu’on retrouve souvent d’excellents guerriers.

Je me rappelle d’un professeur de boxe Argentin buvant son infusion de maté (boisson local en Argentine) à chaque cours. Parlons des moitiés de pneus collés contre le mur pour bosser les uppercuts. A ce moment-là on ne peut que se sentir à l’étranger.

Culturellement ce qui m’a le plus marqué c’est ce jour où je me suis mis à faire la prière dans un club de Kali où je m’entraînais du côté de l’île de Bohol aux Philippines. J’ai tout d’abord été surpris jusqu’à m’adapter en les suivant tout en fermant les yeux.

De découvrir la façon de vivre de nombreux professeurs qui, eux aussi, ont voyagé en pratiquant la boxe ou les arts martiaux était fabuleux. Il était impensable pour moi de pouvoir partager les mêmes passions, jusqu’au bout du monde !

Seul sur les routes autour du globe, j’ai pu apprécier le charisme, la sympathie de ces nombreux professeurs. Chacun d’entre eux a pris le temps de partager leurs expériences tout en me donnant de nombreux conseils.

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PROTEGOR : Au fait, les Français ont quelle image « côté arts martiaux & sports de combat » à l’étranger ? on est toujours vu en moustache fine à maîtriser la Savate ?
Cédric Vilella : Les français ont une bonne image à l’étranger côté arts martiaux & sports de combat. Le K1 avec Jérôme le Banner, par exemple, ou encore le judo avec David Douillet sont des références. Les plus anciens m’ont parfois parlé de Marcel Cerdan et d’Edith Piaf pour les amateurs de la France.

La vieille savate est souvent ressortie en référence à Bruce Lee et sa pratique de la savate. Pour les amateurs de savate boxe française on parlera très souvent de Farid Khider, Amri Madani et Richard Sylla. Certains ont aussi connu Eric Quequet par le biais de la savate défense. L’efficacité de la vieille savate dans son ensemble a été très appréciée dans de nombreux pays.

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PROTEGOR : Combien de fois as-tu parcouru le monde pour aller à la rencontre de pratiquants ? Tu as un nouveau projet d’ailleurs ?
Cédric Vilella : J’ai vécu plus de 3 ans à l’étranger et parcouru une trentaine de pays avec plusieurs expéditions en Australie, l’Europe et le continent sud-américain. Le plus surprenant a été de pouvoir mettre les gants assez facilement en plus des clubs dans les parcs avec de nombreux pratiquants amateurs rencontrés sur les routes.

A ce jour je me prépare à retourner pour la 5ème fois sur le continent sud-américain. Sur place, je vais enseigner la boxe de rue tout en intégrant quelques techniques de savate boxe française dans 5 pays (Mexique, Colombie, Brésil, Equateur & l’Argentine). Le but est de faire grandir l’Académie Des Arts de Combat sur le continent sud-américain. Cette méthode de self défense intéresse de plus en plus mes contacts. Le voyage est prévu de fin septembre jusqu’à fin décembre.

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PROTEGOR : Côté self-défense, qu’y a-t-il à puiser à l’étranger ?
Cédric Vilella : En cherchant bien il y a toujours de quoi apprendre de la part d’experts partout dans le monde.
Les arts martiaux voyagent depuis la nuit des temps. On peut être surpris des rencontres. Un jour un pratiquant de self défense m’a confié que nous, les Européens, avions de la chance de pouvoir voyager pour apprendre plus rapidement. Se payer un coach particulier ou avoir autant de professeurs à notre disposition en salle est une chance.

L’idée de mélanger nos styles peut être quelque chose d’intéressant à développer à l’étranger. Je prends beaucoup de plaisir à le faire en tout cas. Il faut tout une vie pour apprendre n’est-ce pas ?

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PROTEGOR : Un conseil pour les lecteurs de PROTEGOR ?
Cédric Vilella : Si vous voulez vous entraîner en voyageant, renseignez-vous auprès des bonnes personnes avant de partir et faites marcher votre réseau pour trouver conseils et quelques salles d’entrainement. N’oubliez pas qu’une première recommandation dans un pays visité vous guidera vers une autre.

Gardez un esprit simple tout en défendant votre « beefsteak » lors des combats tests par exemple. C’est cette attitude qui vous aidera à devenir un passe partout. Faites d’abord quelques combats tests en France avant de partir. Pour les salles de boxe à l’étranger tout comme en France, faites un tour à la salle pour prendre la température. Évitez les représailles à la sortie de la salle dans certains pays. Vous serez souvent observés et testés n’importe où dans le monde. Mélanger nos cultures tout en s’entraînant est une forme d’apprentissage à vivre au moins une fois dans sa vie.

Préparez-vous avant de faire le grand saut. Bon voyage à tous !

Merci Cédric ^^

Pour contacter Cédric : www.boxingselfdefensegeneva.com