Les impacts de la guerre en Ukraine sur notre sécurité personnelle

Quels sont les impacts de la guerre en Ukraine sur notre sécurité personnelle ? Cette question m’a été posée déjà par une dizaine de personnes. Alors que je me complaisais à ne pas prendre la parole sur la guerre en Ukraine (qui est le nouveau sujet de l’ultracrépidarianisme désormais habituel de notre société), un nouvel élément m’a mis le doute. L’audience de protegor.net a été multipliée par quasiment 10 depuis le début de l’invasion russe, et principalement sur un seul article, qui date de 2013 (!) : Masque à gaz, faut-il en posséder un ?

Il y a donc bien un début de panique sur les conséquences de la guerre en Ukraine, et un besoin de réflexion sur « comment cela va-t-il impacter ma vie, moi citoyen vivant en Europe ».

Alors comment ne pas trop s’étaler en blabla répété partout et essayer d’apporter des éléments utiles sur la sécu perso par rapport à la guerre en Ukraine :

1 – comprendre que la situation est complexe, historiquement et diplomatiquement, et qu’il est difficile même par les experts de deviner comment les choses peuvent évoluer. Donc pour un citoyen pas spécialiste du sujet, c’est comme pour une pandémie, la logique simpliste ne fonctionne pas toujours. De plus, comme dans toute crise, il y a inondation de fausses informations. Il est donc bon d’être mesuré dans ses éventuelles prises de position (le mieux étant d’ailleurs de ne pas prendre position, ça sert pas à grand chose, peu d’entre nous changeront le cours de l’histoire sur cette guerre)

2 – ne pas se laisser inonder d’informations en restant scotché aux médias toute la journée, c’est inutile. Il faut juste se tenir informé avec par exemple :

• France Info (la base des com’ officielles et fact-checkées)
• Ce flux Telegram est pas mal pour avoir des infos de terrain assez tôt : https://t.me/coronalive
• Ces comptes Twitters identifiés :
  https://twitter.com/Michel_Goya
  https://twitter.com/alexdalsbaek
  https://twitter.com/EdePoncins
  https://twitter.com/benvtk
  https://twitter.com/RebeccaRambar
  https://twitter.com/CasusBellii
  https://twitter.com/COUPSURE

3 – faire sa propre analyse de risques, et échanger avec des amis sensibles à la sécurité (en faisant attention aux super-paranoïaques ^^). Voici quelques risques :

• Le pire serait une utilisation d’une bombe nucléaire, même si la probabilité est basse ; quel serait le risque qu’elle tombe dans les 100km de votre habitation ? Si vous aviez l’information suffisamment tôt pour pouvoir fuir, où iriez-vous et comment ?
• Les risques d’invasion du pays par l’armée russe semble très peu probable vu comme ils ont démarré…
• Les vrais risques bien réels sont liés aux conséquences des sanctions imposées à la Russie :
  . explosion du prix du gaz
  . explosion du prix du nombreuses céréales russes : blé, orge, graines de tournesol, avoine, seigle, etc.
  . explosion du prix des autres productions russes (betterave à sucre, pommes de terre, bois, etc.)
  ==> quelles seront les conséquences pour vous ?

Quels autres risques voyez-vous ?

Autre sujet souvent évoqué dans le matériel, à part le masque à gaz (qui ne servira pas à grand chose, seul, en cas de risques NRBC), il y a aussi le sujet des protections balistiques, soit pour les envoyer à des personnes qui vont en Ukraine (reporters, aides bénévoles, etc.). Ce qu’il faut savoir sur les GPB est ici, mais le soucis est que tous les stocks en Europe ont été vidés… en temps normal, en France notamment, il ne se vend pas beaucoup de gilets pare-balles pour les particuliers, et les stocks sont donc relativement bas, à la première crise, c’est vidé, et dans un cas de panique aussi vaste, ce sont même les stocks des fabricants qui sont vides, il va falloir des mois et des mois avant d’avoir à nouveau du stock. La situation est un peu comme les masques FFP2 et FFP3 avant Covid, les personnes organisées en avaient quelques boîtes chez eux (car c’est utile dans de nombreuses situations), et en 1 ou 2 semaines après le début de la crise Covid, tous les stocks mondiaux ont été épuisés. La conclusion est toujours la même : on ne se prépare pas pendant la crise, mais avant, et sans paranoïa ni émotion, juste factuellement en réfléchissant aux besoins matériels, aux compétences éventuelles nécessaires avec, et aux dispositifs dans lesquels ces matériels sont utiles. Un masque à gaz peut servir dans une fuite si l’attaque NRBC est connue suffisamment tôt à l’avance (ce qui peut arriver lors de conflits), et donc avec le masque, il faut surtout un plan de départ d’urgence avec un point de chute. Idem pour les GPB, si l’on est reporter ou bénévoles susceptibles d’intervenir en situation de guerre, c’est un équipement déjà étudié, équipé, et drillé… c’est chaud de découvrir le sujet la veille du départ…

Du coup, moi je suis en train de regarder si je peux refaire un stock de masques FFP3, les prix devraient bientôt rebaisser, hopefully.