Toutes les chaînes, même certains magasins isolés proposent des programmes de fidélisation car ils ont envie que les clients reviennent (le nerf de la guerre) et surtout parce que les autres le font. Je n’ai pas cherché les études, pour cet article, qui démontraient que les programmes de fidélisation fonctionnaient et fidélisait vraiment la clientèle (de toutes façons, cela dépend aussi du type de commerce). Peu importe. Le sujet n’est pas d’exposer ici mon énervement pour ces programmes manipulateurs dans lesquels je me sens piégé.

Au début, les programmes de fid’ ont commencé dans la grande distribution, en mode « déploiement national » avec un système de carte avec un code barre ou autre… assez efficace. Sauf que tout le monde oublie ces cartes dont l’intérêt est quand même très très relatif (et non Monsieur Carrefour / Auchan / Leclerc, il n’y a aucun plaisir à détenir vos cartes), et au bout de 23 cartes de fidélité (et Nicolas, et Bricorama, et le truc du coin, etc.), ya plus de place.

Du coup, exit les cartes. Plus besoin de cartes, ça sert à rien, ça peut passer par le numérique. Sauf que, test à l’appui chez les marques bobo-biobio parisiennes Naturalia & BioBurger (et il y en a plein d’autres, je cite ces deux là pour avoir essayé) : la reconnaissance de la fid’ se fait à la caisse, avec un.e caissier.e qui, avec un masque sur la bouche, hurle : « quel est votre nom ? votre numéro de téléphone ? ah… il y en a plusieurs, vous êtes bien au 18 rue du Général De Gaulle ? ».

Leur processus de vente prévoit donc que tu balances ton nom et/ou ton numéro de téléphone (ou autres informations personnelles) à haute voix devant toute la queue derrière qui est collée à toi. C’est hallucinant de bêtise et d’irresponsabilité (et ça me choque car à côté de ça, ils ont des processus plus tôt clean sur le reste), et il faudra qu’une affaire d’usurpation d’identité, de vol ou de viol rapporte dans la procédure que la victime a été traquée suite à une info a fuité dans une enseigne pour que peut-être un clash leur fasse changer leur procédure.

J’ai fait le test avec la personne qui était devant moi, pendant qu’il balançait des infos, je notais sur google… ça va très vite, vous avez déjà son quartier de résidence (si l’adresse n’est pas directement balancée par le/la caissier.e), vous avez le visuel de la personne (donc reconnaissable sur des photos de Google Images), il est très facile de recroiser quelques infos et trouver le métier de la personne (pour aller lui parler un peu plus tard et monter une fausse histoire), son adresse, etc. Une hérésie. Drôle à faire cela dit !

Alors avec Bioburger, j’ai expliqué ça à une caissière sympa, et elle m’a proposé de saisir un faux nom que je pouvais donner, un truc unique, un peu comme un passcode avec des lettres qui comptent 10 au Scrabble pour être sûr d’être unique. Alors, les autres caissiers continuent à demander le téléphone (car c’est leur processus chez Bioburger, ils demandent le numéro de téléphone ; c’est sûr que c’est plus unique que le nom, donc plus direct, un bel index de base de données… mais on va pas donner son 06 à tout le resto !), et je résiste, je dis « non, je préfère donner mon nom et c’est XXX (mon passcode) ». Et ça marche. Mais il faudrait que tout le monde le fasse pour qu’ils comprennent que ya un soucis dans le processus et qu’ils ont une responsabilité dans cette faille de sécurité.

=> REFUSEZ DE BALANCER VOTRE NOM OU TEL A LA CAISSE !

(*) Faites pareil aussi quand vous prenez l’avion et que la personne devant ou derrière vous tient son billet papier en main en montrant ostensiblement son nom et son prénom, ou bien l’a affiché en gros sur son bagage à mains… Linkedin vous dira probablement son métier ^^

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4 Commentaires

  1. on peut trouver l’inspiration dans la liste des noms de famille disparus depuis le début du 20eme siècle, sur http://www.geopatronyme.com/cdip/disparu2.htm (ça évite a priori tout ‘télescopage’ avec un individu existant).

  2. Bjr, j’utilise des noms à la noix style: jean poche et autre jean caisse même pour l’ordinateur la tablette même ruse!

  3. Jeanine

    « Vous avez la carte de fidélité?
    – non, je ne suis fidèle qu’à mon mari. »

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