Comme beaucoup, j’aime bien regarder des documentaires sur des faits divers. C’est un format documentaire très à la mode quand on regarde la programmation des chaînes de télévision (les « Faites entrer l’accusé » & consorts). Ca tourne autour d’affaires de meurtres, et finalement c’est souvent assez simple comme affaire. J’arrive rarement à en tirer des enseignements pour notre propre sécurité personnelle.

Je ne me suis jamais vraiment intéressé à fond aux « serial killers ». Ils fascinent certaines personnes, pour des raisons diverses et pas toujours bonnes. Le sujet de cet article m’a, cela dit, donné l’exemple d’un personnage qui donne envie de comprendre et étudier d’un peu plus près. En tous cas, le risque de se retrouver face à un « tueur en série » a une probabilité tellement faible, que c’est sûrement le dernier des risques à adresser en matière de sécurité personnelle… mais il ne faut pas le voir comme ça, mais plutôt comme la concentration en une même situation de protection contre les intrusions, les cambriolages, les viols & les violences !

J’ai regardé la série documentaire Night Stalker sur Netflix, j’ai adoré. Déjà, on baigne dans le Los Angeles des années 80, et j’avoue que j’aime bien cet univers. Etant assez peu renseigné sur les tueurs en série, j’ai consommé la série sans rien regarder avant sur le web et donc sans aucun « spoil » ni réminiscence de cette histoire de tueur en série finalement assez connue.

AVERTISSEMENT SPOIL

Si vous n’avez pas vu cette série documentaire (de seulement 4 épisodes, ça se consomme vite), arrêtez la lecture à ce paragraphe et revenez après l’avoir vue. Regardez la série en vous disant « puis-je en tirer des conclusions pratiques pour ma propre sécurité » ?

DEBUT DU SPOIL « NIGHT STALKER »

L’affaire se passe dans les années 80, les « forensics », la police scientifique, n’a pas le niveau d’aujourd’hui, notamment sur l’automatisation des traces ADN, fichiers empreintes & autres localisation de téléphones portables. Malgré plein de prélèvements (qui seront utile a posteriori pour condamner le tueur), ce sera finalement un informateur, comme souvent, qui permettra d’identifier le « night stalker », et les médias qui initieront une chasse à l’homme qui permettra l’arrestation.

Portrait robot du Night Stalker
Portrait robot du Night Stalker (source : LAPD)

Richard Ramirez est le « Night Stalker ». Sur certaines photos, il parait angélique. Sur d’autres, il est terrifiant. Il a de beaux traits de visage mais des dents abjectes et sent mauvais. Il dessine des croix sataniques partout, même dans sa main pendant son procès. Il a sûrement eu une enfance bien pourrie : une mère qui, enceinte, travaillait dans une usine où elle manipulait des produits chimiques toxiques, un père qui l’attachait à une croix dans un cimetière pour le punir, un cousin qui lui parlait des tortures qu’il avait réalisées au Vietnam, puis tombé dans la cocaïne & de l’héroïne… mais bon, ça n’excuse rien.

Il sera condamné à mort, mais mourra d’un lymphome (cancer) avant son exécution. Le gars est condamné pour 11 viols, 13 ou 14 meutres, et les policiers du documentaire indiquent qu’il y a sûrement d’autres affaires qui ne lui ont pas été attribuées mais qui sont de son fait. D’ailleus lui-même se vante d’avoir commis 20 homicides. Tout ça en seulement 2 ans ! Il n’avait pas de cible, il tuait des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux… il violait des femmes, jeunes et vieilles, des enfants, filles et garçons. Parfois il tuait, parfois pas. Il tuait à Los Angeles, mais aussi à San Francisco. Il en profitait parfois pour voler, pas toujours. Il n’avait pas de règles, même si parfois certains meutres avaient quelques points communs.

Il disait à ses victimes de ne pas le regarder dans les yeux, et quand elles le suppliaient d’arrêter, il répondait qu’il ne fallait pas prier dieu mais satan. Un sacré malade. Il a failli se faire tuer par la foule au moment de son arrestation, permise par une diffusion de sa photo & de son identité.

Richard Ramirez, le Night Stalker sataniste
Richard Ramirez, le Night Stalker sataniste
Protedom, guide pratique de protection des habitations & de sécurité du domicile
Protedom, guide pratique de protection des habitations & de sécurité du domicile

Enseignements « sécu perso »

Qu’apprend-on avec le récit des différentes agressions couvrant les 3V (vols, viols, violences — jusqu’au meurtre) de Rich Ramirez dans la série documentaire sur Netflix :

  • Le traqueur cherchait des « victimes » selon des critères variés, notamment : personnes âgées & maisons à l’intrusion facile. Après un certain âge, il est important de redoubler de vigilance et de mesures pour sa sécurité personnelle (alors que certains seniors ont le réflexe inverse car « jamais rien ne leur sont arrivés »)
  • Richard Ramirez abandonnait quand ça ne fonctionnait pas (résistance, risque de se faire prendre)
  • Une victime explique « nous venons du Midwest où nous avons l’habitude de vivre avec les portes ouvertes, et ne voulons pas vivre en verrouillant nos portes ». C’est pourtant un des principes de base de la protection du domicile : fermez vos portes à clé, même quand vous êtes à l’intérieur !
  • Plusieurs intrusions ont été faites très simplement, en cassant une vitre, en passant par une porte ouverte, en passant par le garage, etc. c’est l’un des points communs des faiblesses de la plupart des victimes. Autre principe de base de la protection du domicile : rien ne sert d’avoir une porte principale blindée & verrouillée si votre habitation dispose d’autres accès non sécurisés
  • Malgré le fait que tout cela se déroule aux Etats-Unis, sur plus de 30 victimes, aucune n’avait une arme à feu pour se défendre
  • Relever une plaque d’immatriculation et faire attention à un véhicule suspect pour pouvoir le décrire (marque, couleur…), et le dire à la police est important
  • Pour les tireurs sportifs / de loisir / de défense : la majorité des meurtres de ce fou ont été réalisé avec un seul coup de simple .22LR, ce calibre souvent déconsidéré. A noter aussi les échecs qu’il a rencontré avec du .25ACP (connu chez nous sous le nom « 6.35 »)

Si vous avez d’autres enseignements après avoir regardé la série, postez-les en commentaires ci-dessous ! 🙂

Richard Ramirez, le Night Stalker
Richard Ramirez, le Night Stalker (source : capture de la série sur Netflix)

COMMENTAIRES RESEAUX SOCIAUX

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3 Commentaires

  1. Ce que vous dites sur la méthode de sélection des victimes et sur la manière d’arrêter un tueur en série me fait penser à ce que j’avais entendu dans un documentaire sur le violeur en série Roland C@zaux dit « Le Chat ».
    Il s’est fait arrêter parce que suite aux annonces de la gendarmerie, un retraité à repéré un « homme suspect en fourgonnette, surveillant une villa », et noté sa plaque d’immatriculation.
    Méthode de sélection des victimes: des femmes seules, isolées. Il entrait par une fenêtre, pendant leur sommeil, coupait le courant, ligotait sa victime en lui faisant croire qu’il souhaitait simplement cambrioler la maison, puis la violait.
    14ans de prison, suivi socio-psychologique régulier obligatoire depuis sa sortie.

  2. Les retraités s’ennuient souvent et restent à domicile aux heures où les autres sont au travail. Regarder (surveiller? 😀 ) l’entourage est une bonne source de distraction. 😉

    Il ne faut pas virer commère, mais je pense qu’il s’agit de réflexes contre-intuitifs à acquérir. Nous sommes éduqués, à fortiori dans les grandes villes, à ignorer autrui et ce qui se passe alentour. Il faut réapprendre à regarder autour de soi et au besoin à se mêler des choses au cas où. Un véhicule inconnu qui stationne longtemps: noter sa plaque. Un inconnu qui cherche à rentrer dans l’immeuble: « bonjour Monsieur, vous cherchez quelque chose? ». Toujours d’un ton poli et aimable (c’est souvent parfaitement légitime). Apprendre aussi à se mêler des affaires d’autrui si on soupçonne que ça dérape.

    Il y a quelques temps de ça, j’avais observé dans le métro une jeune femme qui semblait rendue assez mal à l’aise (réponses monosyllabiques, air fuyant) par les sollicitations verbales et gestuelles d’un jeune homme (grands gestes qui encadrent, intrusion dans l’espace personnel). Suspectant une situation anormale et suivant les conseils du site « crocodiles », j’ai fait ma tête de touriste provincial (avec accent) et j’ai demandé à voix haute mon chemin au jeune homme. La jeune femme en a profité pour s’éloigner rapidement, pendant que je retenais le jeune homme avec des demandes de conseils supplémentaires et l’abreuvais de remerciements sur ses talents de guide. Il avait l’air sincèrement ennuyé/énervé par ma sollicitation mais mon interprétation était si réaliste qu’il a du se dire qu’il avait affaire à un vieux con de touriste. 🙂 Il est rapidement descendu à la station suivante pour échapper à mon bavardage (« Je le comprend! » dirait ma femme 😀 ).
    M’approchant alors de la jeune femme, je me suis excusé en lui demandant si je n’étais pas intervenu à tort. Elle m’a confirmé qu’on était pas du tout dans un cas de drague consensuelle mais dans un début d’agression et m’a remercié.

    Je dois avouer avoir eu au début un peu la trouille de m’être mêlé de ce qui ne me regardait pas mais je me suis dit qu’au pire je passerais pour un vieux con (mais j’ai l’habitude 😀 ) et au mieux j’empêcherais une agression.

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