Courage, rusticité, résilience… illustration avec la Légion Etrangère

Lors de l’échange du 21/11/2020 (sur yt) entre Tom KMT & Michaël Illouz sur la pédagogie de la self-défense, la question de « comment entraîner le courage ? » a été posée par Yann Vei. La question du mental est en effet fondamentale en self-défense. Le courage n’apparait pas par magie, le courage se cultive, le courage est en soi. Le courage c’est plus que de l’abnégation. Le courage c’est aussi une certaine lucidité.

La « densification de l’être », cette belle formule venue du titre de ce livre, la rusticité passée de mode alors que c’est une grande qualité permettant de ne pas être impacté par les petites choses de la vie, la résilience et la capacité à surmonter et endurer les « aléas » (la mort d’un proche, le confinement imposé par une pandémie)… tout cela semble désuet pour toute une partie de la population. Et dire que c’est au contraire important fait vite passer pour un extrémiste (ce serait bien mal connaître la maison) ou un vieux con (j’espère pas).

Légion étrangère, usine à courage

Un peu plus tard le même jour, on m’envoyait ce documentaire sur la Légion Etrangère intitulé « Légionnaire, tu es un volontaire » et produit par les Jeunes IHEDN, qui part à la découverte de la 13e DBLE.

La Légion Etrangère, c’est une usine à courage, une machine à résilience, la rusticité à l’état pur. Ces gars détiennent la recette du courage, en tous cas une des recettes disponibles sur terre. Le mélange d’une discipline extrême d’un côté, et d’ouverture maximale (100+ nationalités dans ce régiment !), avec la contrainte très pratique de l’opérationnel.

Verbatim de ce documentaire : quotidien hors-norme, camaraderie inégalable, sens du patriotisme, excellence, avoir une vie d’action, aventure individuelle, entraînements de rigueur, faut pas qu’ils reculent faut qu’ils avancent, garder la forme, le corps fatigue mais le mental est là, travailler en état de fatigue, discipline pas uniquement dans la coupe de cheveux, s’entraîner dehors quelque soit le temps, discipline quotidienne de l’entraînement, diversité culturelle, vivre ensemble, fierté à la française, s’approprier l’esprit de corps, fraternité, sans distinction d’origine, humilité…

Et écoutez le poème d’un légionnaire à la fin…

« Je me sens en vie », le poème d’un légionnaire

Accès direct au poème dans la vidéo.

Le moment d’écrire quelques lignes est arrivé !
Mais… qu’est-ce que je devrais écrire ?
Devrais-je écrire peut-être sur l’amour ? sur l’argent ? ou peut-être sur le destin ?
Je n’ai qu’une histoire à raconter, faire un état des lieux.
Les histoires resteront à jamais gravées dans les mémoires des personnes qui savent profiter de celles-ci.
Tout se passe bien à la Légion, au moins je le pense.
(…)
Mais vous savez, des fois je m’inquiète vraiment pour des choses si superficielles…
Pendant qu’une personne normale, absente de ce monde, se soucie des problèmes économiques et émotionnels,
Nous, les hommes sans nom, on échangerait de l’argent contre un peu d’amour.
Croire que nous avons tout, alors que nous n’avons rien c’est notre routine,
Nous nous réveillons chaque matin avec la certitude que la journée ne sera pas facile,
Mais ça, c’est la légion,
Là où on parle une langue, et ce n’est pas le français pour être plus précis,
Là où tout est valable mais rien n’est valable en même temps,
Là où la peur est comme le béret / un bonnet, toujours dans la poche,
(…)
Je suis bien ici mais des fois je suis insatisfait, je crois que je n’ai jamais été comme maintenant.
Je me sens fort, important, je me sens Roi car j’ai le contrôle de moi-même.
Je me sens en vie.

Darwin