Il y a quelques temps sur facebook, Robert Paturel publiait un texte qu’il avait écrit il y a une vingtaine d’années sur la conduite à tenir face aux armes blanches. Avec son aimable autorisation, je diffuse ce texte.

Par ailleurs, l’ami Alban Cambe a réalisé un interview passionnant de Robert Paturel et il a eu la gentillesse de le céder à Protegor.
Retrouver le texte intégral des échanges avec Robert Paturel ici.

Robert Paturel, boxe de rue

CONDUITE A TENIR FACE AUX ARMES BLANCHES

Par Robert Paturel

L’arme blanche fait peur à juste raison et malgré tout, on ne prend assez de précautions, car elle apparaît souvent sans que l’on s’en aperçoive.
Lorsque l’agresseur montre son couteau pour vous faire peur et obtenir ce qu’il veut, c’est qu’au départ, il n’a pas l’intention de vous tuer. Si tel était son choix, ce serait déjà fait.
De même que celui qui montre son arme suite à une altercation, la sort pour dissuader son vis à vis de continuer, l’accident regrettable arrivera s’ils en viennent aux mains.
De nombreuses personnes se promènent aujourd’hui avec une arme blanche (spyderco, etc.), sont-ils sûrs de ne pas la sortir à la moindre anicroche ?
Il est prouvé que lors d’agressions réelles, la victime n’a aperçu l’arme que dans 20% des cas, ce qui m’amène à dire que lorsque l’on travaille des gestes de self-défense sur arme blanche, il faut réagir sur des formes de corps et se protéger d’une façon efficace même si l’on pense que l’agresseur n’a rien dans les mains.
Une attaque au couteau est fulgurante, silencieuse et conçue pour tuer, il est trop tard pour les fioritures. Il faut que la réponse soit violente, et que la parade & la riposte soit simultanées. Ce sera la seule et unique possibilité d’avoir une chance de s’en sortir.
Celui qui veut porter le coup fatal ne préviendra pas. De même qu’un chien qui veut mordre n’aboiera pas avant et que bien souvent le chien qui aboie ne sait (ou ne veut) pas mordre.
Il faudra bien sûr tenir compte de tous ces paramètres lors des entraînements pour que ceux qui se rapprochent le plus possible de la réalité avec des mises en situations concrètes.
Si vous avez la chance d’apercevoir le couteau et qu’il n’y a plus d’autre moyen que celui de taire face, envisagez déjà le fait de vous faire couper et attendez-vous à voir la couleur de votre propre sang.
Pensez que certaines victimes sont en état de choc à sa simple vue, et que 1 cm d’acier pénétrant dans le corps peut laisser certaines personnes totalement inertes et sans défense.

  • Fuyez si vous le pouvez et que cela n’engage que vous.
  • Si vous devez vous défendre, envisagez tout de même la fuite dès que vous le pourrez.
  • Sinon, bougez en permanence (ne soyez pas une cible fixe).
  • Faites attention à l’entourage (un agresseur est rarement seul).
  • Protégez vos zones vitales avec les bras (faces extérieures) ; Il vaut mieux se faire couper l’avant bras que la gorge.
  • Les coups de pied ne seront éventuellement utilisés qu’en ligne basse pour tenir à distance.
  • Les parades et les ripostes doivent être simultanées dans des zones sensibles (yeux, gorge, triangle génital).
  • Il n’est jamais trop tard pour négocier.
  • N’hésitez pas à crier pour donner l’alarme (même si souvent ça ne sert à rien).
  • N’allez jamais au sol avec un individu armé d’un couteau.
  • Gardez une distance de sécurité.
  • Ne cherchez pas à le désarmer avec un coup de pied ou d’attraper la main armée.
  • Si l’adversaire lâche son arme, écartez-la, ne lui laissez pas une seconde chance de s’en servir. Attention que personne d’autre ne la ramasse.
  • Si l’adversaire prend la fuite, ne le poursuivez pas.
  • Vérifiez que vous n’êtes pas blessé. Les victimes de blessures au couteau ne s’en rendent parfois pas compte tout de suite ou se font une fausse idée de la gravité de celles-ci. Si vous pensez avoir été touché, allez consulter immédiatement.
  • Enfin rendez vous au commissariat le plus proche pour signaler cette agression même si vous n’étes pas blessé et que l’on ne vous a rien volé.

On me demande souvent ce que je pense des bombes « lacry » et autres gadgets. A vrai dire, je n’en pense pas grand chose si ce n’est que souvent quand on en a besoin, on n’a pas le temps de la sortir (surtout si elle est dans un sac). Il faudra prendre le soin de bien diriger le jet contre l’agresseur et non vers vous, être sûr qu’elle soit en état de fonctionner et en connaître le fonctionnement. L’utilisateur après le premier jet, voyant l’agresseur reculer trouve judicieux de « doubler la mise ». Pour le faire, il avance et se trouve coincé dans son premier nuage. L’utilisation peut être intéressante pour couvrir une fuite. Attention donc aux accessoires de protection qui ont surtout pour vocation de faire marcher le commerce.

Le seul « outil » que je préconise, c’est un bon vieux sifflet à roulette accroché autour du cou qui nous permettra lors d’une fuite de faire croire à mes poursuivant qu’ils sont tombés dans un piège et que je suis de la Police.
Et puis les gens qui n’ouvrent pas leurs volets lorsqu’ils entendent des appels au secours sont plus enclins à le faire quand ils pensent voir une intervention de la Police (ne serait-ce que pour filmer).

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3 Commentaires

  1. Quasiment d’utilité publique ce texte…

  2. Très bons conseils.
    Je rajouterai l’importance de l’utilisation des objets défense improvisés tels que chaise, sac … et de l’environnement (contourner une voiture stationnée, un muret …).
    A incorporer dans ses entraînements bien sûr.

  3. Bsr, article utile, merci

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