Je sors d’une séance du film JOKER. Avec exactement le même feeling qu’en sortant de PARASITE. Un sentiment perplexe désagréable, mélangé de stress.

Les deux films sont des cartons mondiaux énormes. JOKER est d’un esthétisme rare, chaque plan est beau, et l’acteur principal, Joaquin Phoenix, est bon, très bon. L’exploitation est en cours, mais ce prequel d’une franchise aussi énorme que Batman, et aussi réussi sur le plan de la forme, va être vu par des dizaines de millions de personnes qui à date lui donnent une note de 4,5/5. PARASITE n’est pas une grosse franchise Hollywoodienne mais un film coréen récompensé par une Palme d’Or à Cannes et qui a connu un succès d’audience (100m$ de box-office) et la même note spectateurs, notamment avec des acteurs bons et un scénario original & surprenant — il a même été qualifié de chef d’oeuvre.

Sur la forme, ces deux films sont positivement exceptionnels et des divertissements d’une très grande qualité. Maintenant passons au fond.

Attention je vais spoiler, si vous n’avez pas vu l’un de ces films et souhaitez le voir, arrêtez là.

JOKER c’est l’histoire d’un fou qui bute 3 cadres dans le métro, et devient un héro du peuple pour cela, lançant une révolte urbaine et il va aussi buter un animateur TV en direct.

PARASITE c’est l’histoire d’une famille pauvre qui va avoir l’idée d’arnaquer une famille riche en trichant, en mentant, en trompant… et finalement va les buter avec le personnel de maison.

Dans les deux cas, des personnages aux valeurs absolument abjectes sont les héros. Concept d’anti-héros, c’est très classique depuis la nuit des temps, c’est pas ça qui choque, et d’ailleurs c’est moins gnan-gnan que certains scénarios tout mielleux des feel-good movies californiens.

Ce qui me gêne fondamentalement, c’est que dans une période tendue (de Santiago à Hong-Kong en passant par chez nous), où un volume croissant de personnes se mettent à la collapsologie en cherchant tous les scenarii de comment notre civilisation va se planter (et dans le lot un volume sûrement non négligeable rêvant d’une révolution pour les divertir de leur vie de merde ^^), où les associations sont de plus en plus agressives dans leurs actions (des fois à tort, des fois à raison)… les scénaristes ne fassent pas attention aux symboles OU BIEN fassent exprès de les utiliser à mauvais escient.

Quand je sors d’un film, après avoir apprécié la forme je me demande souvent « quelles idées ont voulu faire passer les scénaristes ? quel impact imaginent-ils pour le spectateur ? ». Dans ce cas, grossièrement passent les messages « il faut tuer les riches / ceux qui ont réussi » (JOKER & PARASITE), « il faut tuer les médias » (JOKER avec « Murray Franklin »), « il faut tuer les politiques » (JOKER avec « Thomas Wayne »). Ca parait caricatural mais ce sont des choses qui à force de matraquage et associé au sentiment très plaisant du film (dont la forme est excellente) vont faire leur travail dans le cerveau. On peut croire en l’intelligence de l’homme pour faire la part des choses et bien faire le distingo entre film & réalité… mais je n’y crois pas en fait.

Ceux qui ont vu un de ces deux films au moins, vous n’avez pas ressenti un relan de sale message gênant au fond, caché sous un esthétisme et jeu d’acteurs superbes ?

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2 Commentaires

  1. Je n’ai vu ni l’un ni l’autre mais je partage ta hauteur de vu de qqun qui reflechit. Cependant, la faute d’une éventuelle utilisation par des tarés de ces films pour concrétiser les scenarii serait reducteur. Les journalistes et les médias dépeints dans les victimes sont les causes de départ et les bon medias en partie coupables de ne pad porter un meilleur messge. Ils sont prompts a accuser les lanceurs d’alertes mais lenrs ou inexistant pour faire avancer le schmilubluk.
    Bonne continuation
    Vincent

  2. Bonjour, je vous invite à lire cette analyse sur le film JOKER.
    http://les-minuscules.blogspot.com/2020/01/dignite_10.html

    Bonne continuation

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