J’ai 3 questions à vous poser concernant les qualités pré-citées et opposées, de lâcheté & égoïsme vs. honneur & courage dans les situations de sécurité personnelle, notamment dans les situations où vous n’êtes pas seul(e)s.
Pour rappel, le sujet est rapidement cité en début de Protegor, comme suit :

Toutefois, ces courts paragraphes ne traitent pas suffisamment en détail des différents types de situations qui peuvent survenir et les façons (potentiellement différentes) d’y réagir. Être lâche (ne pas écouter, fuir, ne pas agir) quand on est seul et qu’un mec véhément vous insulte… ça peut être une forme de lâcheté / peur ou bien de sécurité, le résultat souvent efficace. Quand l’agresseur passe à la menace physique, à l’agression ou au vol, c’est déjà moins simple à faire en mode purement sécurité et, faut-il alors promouvoir une vraie forme de lâcheté (?). La question se renforce quand cela se passe avec des proches.

1 – dans le cas où un véritable proche ((petit(e)) ami(e), parent / famille, enfant…) est insulté par un tiers, comment réagissez-vous ? (et votre réaction dépend de quels paramètres ?)

2 – promouvoir cette forme de lâcheté & égoïsme (comme dans la citation plus haut) vous semble-t-il dangereux pour la société ?

3 – avez-vous des anecdotes, négatives ou positives de situations de protection d’un proche faisant jouer lâcheté/égoïsme vs honneur/courage ?

Réponses en commentaires svp

COMMENTAIRES RESEAUX SOCIAUX

Pour commenter cet article, vous pouvez soit utiliser le module réseaux sociaux ci-dessous (s'il ne s'affiche pas c'est que votre ordinateur bloque l'affichage de facebook sur les sites tiers), ou bien le module traditionnel du blog situé un peu plus bas.

4 Commentaires

  1. Bonjour ! Voici mon retour d’expérience sur ce sujet particulièrement intéressant et pertinent :

    1. Instinctivement, ma réaction est généralement d’éloigner physique le/la proche qui se fait insulter de son agresseur. En y réfléchissant, l’objectif est bien-sûr d’éloigner la victime d’une agression physique potentielle qui suivrait les insultes, mais aussi de protéger la victime de ses propres réactions (insultes en retour, tentative de vengeance physique, etc.). C’est donc avant tout avec le/la proche que je fais un traitement verbal de l’agression : « c’est bon/ça suffit, on s’en va ». Ce qui suit est de l’ordre de la fuite, même si ce n’est pas forcément en courant à toutes jambes (« lâcheté donc »). Un effet connexe généralement constaté, c’est que c’est moi qui reçoit à mon tour des insultes, ce qui est logique dans un processus de « substitution à la victime ». C’est donc moi qui me retrouve potentiellement dans une situation de défense personnelle.

    2. Individu vs Collectif, tout seul vs ensemble… ce débat n’est pas évident parce qu’il joue sur les valeurs profondes de chacun. D’un point de vue très froid et analytique, intervenir autrement que dans une situation maîtrisé ou pour sauver un proche n’est pas une bonne idée. Outre le fait de mettre sa propre vie en danger, on risque par exemple de gêner l’intervention des forces de l’ordre et s’exposer à des conséquence pénales. Ce qui dérange, au demeurant, c’est la passivité des gens qui entourent l’agression. Je passe sur les vidéastes amateurs qui mettent les images sur les réseaux sociaux (dérangeant, mais potentiellement utile si une enquête suit l’agression), mais je pense surtout que beaucoup des spectateurs sont tétanisés (cf. le livre Protegor, of course :)) et ne savent pas quelle conduite adoptée dans une situation qu’on peut ne pas rencontrer ou rencontrer peut-être une seule fois dans sa vie.

    3. L’anecdote : une fin de soirée étudiante, un ami qui « se chauffe » avec un inconnu, les insultes fusent et les deux commencent à agripper tandis qu’un cercle se forme autour d’eux, j’entends un des types qui accompagne l’agresseur dire qu’il va aller chercher une clé anglaise dans la voiture. J’attrape (assez violemment j’avoue) mon ami, je le l’éloigne de son agresseur et surtout, je gueule après mon pote 🙂 dans le genre « mais qu’est-ce que tu fous encore à em*****r les gens ? ».
    Réaction décontenancée de son agresseur puis rires suivi de « papa vient de chercher pour te ramener à la maison », etc. Nous nous faisons copieusement insulter et moquer. Mon ami est furieux et veut en découdre (limite avec moi aussi d’ailleurs). Finalement nous atteignons la voiture et nous partons. Il lui faudra à peu près deux heures pour se calmer et admettre que ça aurait pu mal finir.

  2. 1 – Concernant l’insulte d’un proche, la réponse va bien sûr dépendre de la situation mais j’ai tendance à ne pas réagir de façon « agressive » et je ne vais pas chercher à défendre « l’honneur » de la personne concernée.Cela ne veut pas dire ne rien faire mais éviter que les choses ne dégénèrent. Pour moi, cela passe par une analyse de la situation et de la menace potentielle (Qui est le « goujat »? Quel est son niveau d’agressivité? Est il dans son état normal ou sous alcool / drogue? Est il seul ou en groupe? Quelles sont les possibilités de fuites? etc…) et la mise en place de stratégies d’évitement du conflit (désescalade verbale, éventuellement fuite ou refuge dans un commerce si la menace semble sérieuse, mais la plupart du temps ignorer l’insulte et passer son chemin suffit largement). J’ai l’avantage d’avoir des proches assez sensibilisés à ce genre de situations et de savoir qu’ils / elles ne feront rien de stupide. Je reprécise qu’on est ici dans le cadre de l’insulte, pas de l’agression physique.

    2- Promouvoir « lâcheté et égoïsme » ne me semble pas forcément une mauvaise chose pour la société selon la façon dont c’est fait. Il ne s’agit pas bien évidemment de promouvoir le chacun pour soi, mais de faire comprendre aux gens qu’il vaut mieux garantir sa survie et celle de ses proches plutôt que de risquer prendre un coup de lame ou une peine de prison pour une question de fierté mal placée. Cela n’empêche pas de venir en aide à une personne en réelle difficulté, ne serait-ce qu’en avertissant les forces de l’ordre, mais il est tout aussi important de prendre en compte les risques et ses propres capacités et de ne pas aggraver la situation par une intervention héroïque irréfléchie.

    Le choix des mots lâcheté et égoïsme est à double tranchant car négativement perçus par une bonne partie de la population mais peut être qu’en reformulant ça autour de l’idée de survie, de prudence élémentaire et de protection de ses proches, on pourrait rester dans le même ordre d’idée sans les valeurs négatives associées. Ensuite, ces mots difficiles ont quand même l’avantage de mettre les gens devant un choix de ce qui compte le plus pour eux : l’image qu’ils ont d’eux même ou la vie de leurs proches. Perso je me fout qu’on dise que j’ai fuit devant l’affrontement ou que j’ai laissé insulté ma copine : ce qui compte c’est de rentrer à la maison en un seul morceau.

  3. EvilEmile

    En effet, s’éloigner est peut-être la meilleure solution. Cependant, on peut fuir tant qu’on veut sans que ça arrange les choses sur l’instant (rapport proie/prédateurs).
    De plus, si tout le monde recule, ça risque de donner des idées aux dits-prédateurs. Je n’évoque pas le mec bourré qui fait chier sur l’instant, je me centre sur les fameuses « bandes », aux motivations clairement racistes (votre peau vous désigne comme victime, c’est le pire, vous n’y pouvez rien), matérialistes (vos biens, ce qui d’ailleurs n’évite pas la violence purement gratuite) .Le pire, c’est que votre conjoint peut faire partie des convoitises « matérielles », ce qui en dit long sur l’esprit de ces « gens ».
    Evoquer la protection personnelle en appelant la maréchaussée au moindre incident me paraît paradoxal.
    L’idée du sous-homme qui ne mérite pas… me heurte: je ne néglige aucun adversaire potentiel, le moindre connard au bout d’une lame n’est pas un sous-homme, mais un danger. Fuir est-il donc solution pour recevoir une lame dans le dos? Oui, assurément.
    Si ces fameux prédateurs prenaient des roustes à chaque sortie, ça leur enlèverait une impunité que toute une société leur octroie, de la population jusqu’à la justice.
    Eviter les luttes de rivalités pour une place de parking, un match de foot, la dernière boite de Haribo en tête de gondole est le mieux à faire.
    Contre les tordus adeptes de la violence asocio-prédatrice: faire face et se battre.

  4. Merci de ces retours éclairés 🙂

Laisser un commentaire