Il y a quelques jours, je postais sur le compte Instagram Protegor_Parabellum (que je vous conseille de suivre, il est tout neuf tout beau, il sent bon le sable chaud), une photo d’un couteau acheté le jour-même dans une coutellerie de Clermont-Ferrand. Le couteau y était vendu pour couper les légumes et notamment enlever les « yeux » dans les pommes de terre. Ce couteau a flashé quand je l’ai vu dans la vitrine car c’était le couteau que Ed Calderon avait montré plusieurs fois sur son site.

Ce couteau est le « couteau à tourner » (dénomination officielle) référence 5.3103 de Victorinox.

A ma connaissance, ce couteau est devenu à la mode dans le monde de la sécurité personnelle via Ed Calderon et son site Ed’s Manifesto. Ed y aborde ce qu’il appelle le #hobotactical, « hobo » signifiant « vagabond », « SDF » en anglais. Qu’utilisent pour leur sécurité personnelles les sans-domicile-fixe, les migrants, les prisonniers, … ou bien le voyageur lambda à l’autre bout du monde en galère après avoir perdu la totalité de ses bagages car il a fait l’erreur de prendre Alitalia ?

Un éplucheur comme accessoire de défense en vacance ?

Quand on voyage, les magasins de bricolage sont un bon endroit pour trouver des accessoires de défense parmi les outils disponibles. Cela évite d’emporter une lame avec soi en soute, si l’on ne connait pas trop la réglement des pays visités (ce qui est mal), ou que l’on n’a pas envie de risquer de perdre un couteau à soi. Mais Ed, avec ce Victorinox « fruit knife » comme ils l’appellent de l’autre côté de l’Atlantique (ils disent aussi parfois « Bird’s Beak knife », couteau à bec d’oiseau…), ouvre un nouveau champ avec tous les petits couteaux de cuisine souvent disponibles partout, encore plus que des outils et magasins de bricolage. D’ailleurs en bon françois, on dit « couteaux d’office », du nom de ce petit coin de la cuisine où l’on travaille les aliments pour les cuisiner.

Nous sommes donc ici typiquement dans ce que j’ai appelé il y a longtemps les EDC Ninja, opposés pour l’image à EDC Samurai, à savoir des accessoires suffisamment solides, « qui font le job », pas chers et jetables (alors que les EDC Samurai sont des accessoires hyper quali, premium, le top du top car on les a tous les jours avec soi… l’idée n’étant pas de relancer le débat Ninja vs. Samurai ici, il en faut pour tous les goûts, les 2 positions se défendent).

A la recherche de couteaux d’office de défense à Thiers !

Revenons à nos moutons… je me suis dis : « bon, j’aime bien la marque Victorinox, j’ai un couteau suisse de leur fabrication depuis mon adolescence, en plus ils sont suisses… mais quand même, tout ce buzz sur un seul modèle de couteau à fruits, il doit y avoir tellement d’autres modèles ». J’ai donc décidé de faire un saut à Thiers et d’acheter tous les couteaux approchants que je trouvais. Pour chaque lame, les prix oscillaient entre 4 et 8€.

Voilà le résultat :

A part le Victorinox que j’ai glissé dans la sélection pour la comparaison (numéro 5 en partant de la gauche, inscription sur la lame plutôt que sur le manche pour celui-ci), il s’agit de fabrications artisanales (indus’, pas custom hein) françaises — thiernoises même pour la plupart.

De gauche à droite :

1 – Couteau ail & châtaignes La Fourmi
2 – Couteau d’office Bec d’Oiseau manche bois Saufax
3 – Eplucheur « La fourmi fait bon profit » (parfois appelé épluchette)
4 – Couteau bec d’oiseau Therias & L’économe
5 – Couteau à tourner 5.3103 Victorinox
6 – Couteau bec d’oiseau sans marque
7 – Couteau d’office Bec d’Oiseau manche ABS 7cm Saufax

Quel est votre préféré ?

Alors c’est sûr que pour les puristes du couteau (et je crois en compter quelques-uns sur ce blog ^^), ces lames ne sont pas des couteaux… pas d’émouture, on est dans du métal plat aiguisé en usine, ça se tort, ça casse, etc. Mais bon. Alors ce qui est amusant, c’est qu’avec le regain d’intérêt pour ces « éplucheurs » (à l’ACDS ils diraient « raplucheurs »), des bricoleurs/couteliers ont décidé de customiser les bestioles, toujours la lutte Samurai vs Ninja (!) :
– ré-affûtage de la lame
– traitements sur la lame (e.g. « carbidization », cela crée des micro-serrations très dures sur la lame pour qu’elle soit plus tranchante)
– tressage du manche à la japonaise
– découpe d’un trou à l’arrière du manche pour une bonne saisie de l’index en prise pic à glace (idée évoquée par Ed sur son blog)
– étuis Kydex, bien sûr !

Regardez par exemple le compte Instagram de Bantang Knives qui les appelle les « stupid sharp knives ».

Merci à Christophe pour certaines infos ^^

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10 Commentaires

  1. Et à rajouter dans cette liste (non exhaustive), une référence savoyarde de renom : l’Opinel 114 ! http://amzn.to/2fhxh7Q

    Merci à Yvann pour la référence

  2. J’aime bien ceux avec un manche qui empêche la main de glisser (6 et 7); j’aime bien la lame 1 et 5. Aiguisé sur deux côtés, en pic à glace bas/haut, ça peut surprendre, en slash et en piqué, la forme est très intéressante, par contre c’est une arme d’attaque et pas de défense.
    Au mieux c’est aussi une arme par destination, au pire une arme tout court et ça va être dur d’expliquer à la maréchaussée que l’épluche-connard sert principalement en milieu hostile.

  3. Pratique, surtout après un vol Low Cost (sans bagage en soute). Quelqu’un aurait une idée de solution pour l’avoir à portée de main rapidement pour se défendre ? Je vois mal quelqu’un se faire un étuis Kydex pour un couteau d’office.

    • Nikaia Sheaths en fait et ce n’est pas le seul. Ed Manifesto a aussi montré une vidéo pour bricoler un étui avec une bouteille en plastique. On peut aussi prendre du carton épais…

  4. j’utilise un « bec » de la « Fourmi fait bon profil » depuis des années pour éplucher les oignons et un « office » de la même gamme pour les émincer. Super matériel qui ne demande que peu d’entretien. Juste un coup de fusil de temps à autre pour raviver le fil.
    Mais je ne me verrai pas me balader avec dans un but tactique.
    à mon avis, c’est l’exemple même de la fausse bonne idée.

    • De manière générale, se balader avec une lame dans un but tactique, sans être un minimum entraîné à son maniement, c’est aussi une fausse bonne idée.

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