Le Kapap, close-combat israélien

Cet article est signé Raphaël Saint-Vincent

Alors que le Krav-Maga est un nom propre qui pourrait bien devenir prochainement un nom commun tant sa popularité est grandissante, le Kapap (en hébreu « Krav Panim el Panim » : « combat face à face »), quant à lui, est bien moins connu des pratiquants de self-défense occidentaux. Pourtant, c’est bien l’ascendant du célébrissime krav-maga et, pour ainsi dire, l’essence même du système de combat à main nue militaire israélien. En effet, en pleine Seconde Guerre mondiale, l’imminence de l’invasion de la Palestine par les forces de l’Axe amène l’armée britannique à conclure un accord avec l’organisation paramilitaire Haganah qui défend la communauté juive dans la région : une unité combattante, le Palmah, est donc créée au sein des forces anglaises. La mission de cette section Palmah est de combattre par tous les moyens l’armée nazie en Palestine mandataire.

En contrepartie, les Britanniques forment ces toutes jeunes forces spéciales au combat militaire et aux actions clandestines. Nous sommes en 1941 et c’est ainsi que ces combattants Juifs enrôlés au sein de l’armée britannique apprennent le Close-Combat. Mais très vite, sous l’influence du commandant du Palmah, Yitzhak Sadeh, qui a servi pendant la Grande Guerre dans l’Armée russe, le Kapap apparaît et devient la méthode de combat corps à corps réglementaire de l’unité.

kapap1 — Cédric Laouani, sous-officier de l’un des régiments les plus prestigieux de l’Armée de Terre, enseigne en milieu militaire les Techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR). Ici, séance d’instruction TIOR pendant une Opération extérieure (OPEX)

Il faudra attendre que les nouvelles formes de terrorisme frappent l’Occident aux débuts des années 2000 pour que ce que l’on pourrait appeler le Close-Combat israélien connaisse une diffusion au-delà des frontières de l’État d’Israël. Et en France, c’est à un sous-officier de l’Armée de Terre, Cédric Laouani, que l’on doit son implantation. Aujourd’hui, directeur technique national de la fédération Kapap IKA, ce dernier est secondé par un autre militaire spécialisé en sport de combat, Cyril Dajet. Cette jeune fédération, intronisée par Redha Madouri, responsable du Kapap IKA Europe, et par le fils du fondateur, Moshe Galisko, compte déjà une dizaine de clubs dans l’hexagone. Pour ceux d’ailleurs qui voudraient rencontrer le maître en personne, cela sera possible à la faveur du stage annuel de la fédération Kapap IKA le dimanche 28 mai 2017 à Metz.

kapap2 — Cédric Louani fait partie de ces sous-officiers de l’Armée française qui ne se contentent pas d’instruire leur savoir-faire en école ou en régiment mais qui ont aussi une vie opérationnelle bien remplie. Ci-dessus, mission de protection d’autorité militaire en OPEX

Par surcroît, Cédric Laouani met un point d’honneur à entraîner ses élèves dans des conditions réalistes, loin des rings et des tatamis. Dans l’École des arts martiaux de Metz qu’il dirige, il organise à échéance régulière des stages d’aguerrissement qui n’ont rien à envier à ceux qui ont cours dans l’Institution. Bien sûr, le contenu technique enseigné fait l’objet d’un choix attentif et les participants civils n’abordent qu’une partie seulement des techniques militaires : c’est surtout l’esprit de rusticité que forge cette association unique en son genre, présidé par Franck Kulichenski et composée d’une dizaine de formateurs pour la plupart encore en service actif dans les armées.

Plus d’infos sur la fédération Kapap IKA et Cédric Laouani :
http://ecole-arts-martiaux-metz.fr
https://fr-fr.facebook.com/selfdefensemetz/
Prochain stage Kapap dirigé par Cédric Laouani : le 14 janvier 2017 à Le Thor (Vaucluse). Inscriptions: +33(0)6 79 37 54 04
Prochain stage d’aguerrissement : le 28, 29 et 30 janvier 2017 à Metz. Au programme, Kapap, aguerrissement mais aussi secourisme en milieu hostile. Inscriptions: +33 (0)6 50 09 20 86.