Je me mélangeais un peu dans les différentes disciplines de combat issues de l’armée française… j’ai demandé à David, un militaire, instructeur TAD & formateur en maitrise de la violence de m’expliquer — merci à lui !

De 1979 à 1999 était enseignée dans les armées le CAC, « Combat aux Corps à Corps ». En 1998 à la demande du COFAT (COmmandement de la Formation de l’Armée de Terre), une nouvelle doctrine de combat rapprochée est mise en place suite au RETEX (retour d’expérience) des opérations extérieures et intérieures. Avec l’aide d’un gendarme formateur au GSIGN (Groupe de Sécurité et d’Intervention de la Gendarmerie National) est mis en application en 2000 le concept du TIOR « Techniques d’Intervention Opérationnelle Rapprochée ». Le concept est adopté par les 3 armées (Air, Terre, Marine).

Mais le TIOR n’est pas le seul concept. En 2000, l’armée de l’air valide pour les fusiliers commando, le TAD « les Techniques d’Auto-Défense ». Ce programme est similaire au TIOR mais permet au personnel de l’armée de l’air d’être autonome sur l’enseignement et la formation.

En 2009 le TIOR s’enrichit d’un module supplémentaire, le C4 « le Combat Corps à Corps adapté aux Combats de haute intensité », un retour de l’esprit close combat, cette méthode est enseignée pendant les formations commando, et pour l’infanterie.

En 2011 la marine nationale crée le CTOM « Combat Total Opération Marine » qui est un module complémentaire du TIOR est qui est enseigné aux commandos marine. Les deux co-créateurs de cette méthode sont Isamël Guedi & Teddy Palassy.

En 2012 l’armée de l’air, en plus du TAD, rajoute un nouveau module : le TRAC « Techniques Rapprochée d’Action Commando », enseigné pour les commandos parachutistes spécialisés (CPA 10 et cellule spécialisée pour les CPA 20 et 30).

Le CNSD « Centre National des Sports de la Défense » est responsable de la doctrine du TIOR et forme les Instructeurs Sports de Combat (ISC), les Instructeurs TIOR (ITIOR). Les Moniteurs TIOR (MTIOR) eux sont formés en unité.

Le CNEC « Centre National d’Entrainement Commando » est responsable de la doctrine du C4 et forme les instructeurs (IC4) et moniteurs (MC4).

Le CPOCAA « Centre de Préparation Opérationnelle des Combattants de l’Armée de l’Air » est responsable de la doctrine TAD et TRAC, et forme les instructeurs et moniteurs TAD (ITAD, MTAD) et instructeur TRAC (ITRAC).

Le CENFG « Centre d’Entrainement des Forces de Gendarmerie » est responsable de la doctrine IP « Intervention Professionnelle » et forme les instructeurs IP et moniteurs IP (IIP et MIP). Dans le programme IP, on y pratique la MSA « Maîtrise Sans Arme » qui comprend la défense à mains nues et avec moyen de force intermédiaire.

Donc pour finir dans les force armée sont enseignées deux doctrines. Elles se différencient par l’approche du type de mission, des règles d’engagements et du cadre juridique. Les techniques sont issues des sports de combat, arts martiaux (préhensions, percussions, projections et moyens de contrôle), l’entrainement va du simple treillis basket à tout l’équipement de combat réglementaire (de 20 à 50 kg).

sengager-fr

COMMENTAIRES RESEAUX SOCIAUX

Pour commenter cet article, vous pouvez soit utiliser le module réseaux sociaux ci-dessous (s'il ne s'affiche pas c'est que votre ordinateur bloque l'affichage de facebook sur les sites tiers), ou bien le module traditionnel du blog situé un peu plus bas.

11 Commentaires

  1. CTOM c est combat total operationnel Marine et pas maritime.
    Teddy : createur du CTOM

    • En lien avec la mer quoi 😉
      C’est corrigé, merci Teddy !

    • Padon Teddy c est ma faute,en plus il me semble que tu connais ce système plus que bien 😉
      sympa coyote pour le complément, par contre je préfère le terme moyens de forces intermédiaires que arme à létalité réduite lol.

  2. Salut Guillaume,
    Merci pour ces éléments très intéressants. Je suis moi-même cadre dans l’Armée de Terre, et j’ignorais qu’il existait autant de systèmes différents dans notre institution.
    Quelques informations complémentaires sur les deux systèmes que je connais : le TIOR et le C4.
    Le TIOR est le système le plus répandu dans la « régulière ». La formation « opérateur » (que l’on appelle FTE : Formation Technique Elémentaire) fait partie des prérequis obligatoires avant la projection en OPINT type Vigipirate / Sentinelle. Celle-ci se fait normalement sur une durée de 2 semaines, mais à cause de la suractivité des unités et enchaînement des missions, la FTE est souvent réduite à 1 semaine, voir quelques jours lorsque l’on ne peut pas faire autrement. Le programme technique, très proche des TIP de la Gendarmerie, comporte des percussions (hors tête et cervicales, zones interdites classées « rouges »), des clés, des amenés au sol, et couvre également l’utilisation des Armes à Létalité Réduite (notamment le bâton télescopique). On part du postulat que l’opérateur évolue en équipe (le trinôme étant le plus petit échelon indivisible) et réagit en état de légitime défense face à une agression ou un flagrant délit.
    Le C4 obéit à des règles d’engagement radicalement différentes. Ce système est le fruit d’une réflexion engagée après l’embuscade d’Uzbin en aout 2008, où 10 soldats français ont perdu la vie, dont au moins un par arme blanche. Certains soldats, alors coupés de leurs appuis, se sont rapidement retrouvés à cours de munitions. Il a été constaté un manque de préparation (technique, mais surtout mentale) du combattant en OPEX confronté à un combat de haute intensité, et qui, à l’époque, ne pouvait compter sur d’autres système que le TIOR, le CAC ayant peu à peu disparu.
    Contrairement au TIOR, où l’opérateur agit de façon réfléchie dans un cadre strict de coercition, le C4, lui, est un combat à mort pour la survie, dans sa forme la plus basse et animale (les mauvaises langues diront que c’est d’ailleurs pour cela que la doctrine d’emploi ainsi que la formation ont été confiées au Centre National d’Entrainement Commando). Le programme technique, épuré à l’extrême, comporte principalement des percussions avec l’arme en dotation (manchon cache-flamme ou crosse), les membres inférieurs, ainsi que tout objet faisant parti de l’équipement du combattant (couteau, casque lourd, lèvres coupantes d’un chargeur vide, etc.). L’accent est mis sur le conditionnement physique (port de la tenue complète de combat avec sac à dos pendant toute la durée de la séance) et mental (agressivité, explosivité et détermination à survivre au combat).

    • Merci pour ces précisions !

    • Dimitri

      J’aime pas trop entendre parler de la zone rouge qui est interdite …
      En fait ca vient d’un manque de connaissance et une volonté de certains « penseurs » d’ouvrir le parapluie…
      La zone rouge est « interdite » sauf en cas de nécessité vitale (du moins en gendarmerie et comme le TIOR est quasi la même chose que la MSAA…) donc elle est autorisée ! Il n’y a pas que la légitime défense ( article 122-5 du code pénal ) qu’il faut enseigner, il y a l’état de nécessité (art 122-7 du code pénal ).
      Probleme de pédagogie qui peut avoir des répercussions graves lors d’interventions ou des personnels vont se priver d’un arsenal technique efficace car c’est rouge et vont se faire démonter la gueule …
      Et c’est triste de constater que par faute de temps ( moyens donc ) on bâclé la préparation de nos personnels… Le professionnalisme des militaires ( tous les corps confondus) et leur sécurité ne semble pas être une priorité pour les chefs…

  3. Comme on peut le voir, en France, on aime bien avoir ceinture et bretelle, police et gendarmerie ^^

  4. Une personne qui connait bien le sujet me rapporte ces précisions qui peuvent intéresser certains :

    – la doctrine de combat corps à corps est désignée dans les Armées par le TTA 405. C’est le numéro donné aux notices et consignes réglementaires, par spécialité. Il existe un TTA (techniques toutes armes) aussi bien pour faire son lit, écrire une lettre que pour recenser les techniques commandos ou le combat corps à corps.

    – le terme T.I.O.R. n’a été validé que le 20 décembre 2002 par le CO.F.A.T. puis par l’E.M.A.T (état major de l’armée de terre) puis par les autres armées (air/terrre)…

    – le CAC (Combat Corps à Corps) a été approuvé le 26 avril 1982 par le Bureau Instruction de l’EMAT. Il venait remplacer le TTA 405 de 1950: le « combat rapproché » qui était vraiment le close-combat hérité des Forces Alliés. A noter que pendant la guerre d’Algérie, la 11ème Demi-Brigade de Choc a mis sur pied le « Combat choc » (qui apparaissait dans le TTA 408. consacré à « l’entraînement physique militaire »).

  5. Pingback: Julien B. & Michaël Illouz : Self-Défense Militaire ou Civile ? (partie 2/3) | Archery.PimbleTree.com

Laisser un commentaire