Le titre est un peu racoleur, non ? Et surtout, en général, derrière un titre comme ça, s’ensuit une série de conseils très faciles à prodiguer depuis son salon, mais pas toujours évidents à mettre en oeuvre quand on est sous le feu d’une Kalash… en tous cas, c’est ce que j’aimerais éviter de faire ici.

Je ne veux pas profiter des événements pour attiser le besoin en sécurité… c’est très paradoxal car d’un côté l’initiative Protegor (livre, blog, émission tv) cherche à développer la pratique de la sécurité personnelle pour chacun, et d’un autre côté, quand des événements terribles comme ceux de vendredi 13112015 arrivent, des événements qui créent immédiatement un afflux énorme de nouveaux lecteurs sur mon blog, je ne veux pas en profiter pour sur-publier. Les raisons sont plurielles, notamment le besoin de réfléchir un peu avant d’écrire, mais aussi le sujet maintes fois évoqué ici de l’équilibre paranoïa / sécurité.

Nous sommes, juste après des attentats terroristes, dans une période d’hyper-sensibilité sécuritaire. C’est normal, humain. Appuyer un peu plus sur le sujet pourrait être malsain car au lieu de sensibiliser progressivement et calmement plus de gens à la sécurité personnelle (mon objectif avec Protegor), c’est vouloir aller trop vite (dans le processus pédagogique) en utilisant la peur soudaine & très forte de personnes jusque là plus ou moins insouciantes de leur sécurité personnelle. Et au-delà de l’inefficience pédagogique, le risque de sur-publier sur le sujet est aussi d’entretenir un sentiment d’angoisse permanent et de fabriquer une armée de paranoïaques. Et ce risque est énorme, c’est une sorte de cercle vicieux, de « catch-22 », car fabriquer des paranoïaques est aller à l’encontre de la sécurité personnelle puisque créateur de nouveaux problèmes et dangers pour la société.

Mais je reçois des mails tous les jours depuis le 13112015 pour me demander des conseils, et du coup, autant partager les réponses avec tous.

Ce préambule étant fait sur le contexte dans lequel je publie sur ce sujet des réactions à avoir en cas d’attaques terroristes, le premier message à bien intégrer, qui vaut d’ailleurs pour la sécurité personnelle dans son ensemble, est le suivant : il n’y a aucune technique miraculeuse, aucune astuce secrète qui permettra de s’en sortir à coup sûr. On ne fait qu’essayer de réduire les risques / augmenter les chances ou opportunités de s’en sortir dans le meilleur état possible.

Personnellement, je prends souvent des cafés ou verres en terrasse (NDLR : « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ») et j’aurais été à La Belle Equipe ou au Petit Cambodge le 13112015, je serais peut-être bien mort… car même si je fais attention où je m’assois et essaie de faire très régulièrement attention à ce qu’il se passe dans mon environnement, quand on prend un verre avec des potes, on n’est pas non plus dans le mode de vigilance d’un agent de sécurité ou d’un portier de boîte de nuit (en code couleur orange selon Cooper, pour les habitués).

Je n’ai pas souhaité proposer ici une liste de mes conseils car la plupart sont déjà dans le livre et sur le blog, et aussi car beaucoup l’ont déjà fait… du coup, je vais me contenter de relayer quelques articles qu’il me semble bon d’avoir lu. Et parmi ce flot de conseils d’attitudes, de techniques, d’astuces… je n’insisterai que sur un point : pensez à avoir un kit de premier secours avec vous et inscrivez-vous de suite à une formation PSC1 ou SST.

Voici les articles où vous trouverez de bons conseils :

– La vidéo américaine Run-Hide-Fight qui tourne régulièrement à chaque attentat depuis 2012 et fait passer le message simple et crucial des priorités en cas de tireur fou : essayer de s’enfuir d’abord et avant tout, sinon se cacher (de la vue des terroristes, et idéalement derrière des obstacles épais & solides), sinon, en dernier ressort, combattre (et je rajouterais « proactivement », « avec initiative »)
L’article de David Manise dans le Plus du Nouvel Obs
– Sur facebook, le texte de Calvin / Task32
– Les articles d’Adrenalib & Insolentiae

Bonnes lectures, et pour les nouveaux sur le blog, n’oubliez pas que ce genre d’articles n’est pas fait pour se lire une fois (se rassurer puis oublier), mais pour initier le début d’une démarche personnelle d’entraînement à la sécurité personnelle.

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3 Commentaires

  1. A noter aussi ce texte (plus ancien puisque datant du Thalys) de Michel Goya (lire son excellent livre « la mort comme hypothèse de travail ») :

    http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2015/08/la-litanie-de-la-peur-un-inconnu-vous.html

  2. Merci et bien dit pour l’introduction.
    J’aime bien les propos de Michel Goya que tu mentionnes.
    Si on ne peut ni fuir, ni se cacher, quitte à se faire tuer, autant le faire en tentant de tuer l’ennemi. De toute façon, mourru pour mourru…
    L’autre conseil qui m’a marqué c’est dans le blog d’insolentiae:
    « Quand vous entendez des gros boum et des pétards, […] pensez d’abord que c’est une Kalach, tant mieux si ce n’était que des pétards et pas l’inverse du genre tient des pétards…. ho merde alors une kalach ! »
    +1! En temps de guerre ou assimilé, dans le doute, mieux vaut faire comme si c’était le pire. Je préfère passer pour un con que mourir comme un con.

    Conseil aux parents:
    Si vous avez des enfants, à fortiori des ados (souvent portés sur la provoc’) qui aiment jouer avec un pistolet en plastique, c’est le moment de les enfermer dans le placard (les pistolets, pas les enfants!).
    Me promenant dans une rue parisienne, deux jours après les attentats, j’ai aperçu au 4ème étage d’un immeuble des ados qui visaient les passants avec un pistolet probablement(il n’y a pas eu de morts!) factice! A la réflexion, j’aurais du appeler la police, qu’ils aillent leur tirer les oreilles et leur expliquer qu’on ne joue pas au con en temps de guerre!

    • État d’urgence…
      L’état de guerre c’est pas la même chose.

      Et ce qui est drôle c’est que globalement le risque est le même qu’avant le 13 novembre mais la parano a prit le dessus. « On est en état de guerre ».

      Et maintenant faudrait tous être 1st responder. Autoriser le conceal carry pour les policiers hors service, créer des minute men, une garde nationale.

      OK c’est tragique et faut mettre en place des outils pour prévenir cette typologie de menace active shooter. Mais faut pas virer à la psychose « Colombine ».

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