Nous sommes tout juste 24h après la fin des fusillades démarrées dans la soirée du Vendredi 13 novembre 2015. Je n’ai pas été très actif sur le blog ou sur les réseaux sociaux, à part me signaler en sécurité sur facebook… je lisais, écoutais, et ne voulais pas écrire une chose que j’aurais regrettée après.

Ces attentats de masse ayant touché « tout le monde » au hasard, nous sommes au coeur de la sécurité personnelle pour tous, le sujet que je m’essaie de rendre plus répandu et plus accessible avec Protegor, en veillant toujours à ne pas pencher vers le développement de la paranoïa ou de la haine, puisque c’est ça le risque de développer l’entraînement à la sécurité.

Hier soir, j’étais dans Paris, dans un bar près d’Opéra, avec deux potes. C’était un bar sans terrasse, on était au fond de la salle, et la 3G/4G passait mal. Il y a eu une première notification (moi, je l’ai reçue du Monde) qui mentionnait une fusillade dans le 11e. Là, j’avoue que je n’ai pas tout de suite pris la mesure des événements, d’autant que l’on était en pleines conversations et que vu que l’on captait mal, c’était galère pour aller chercher des infos. Puis les SMS ont plu, suivis de messages Whatsapp et d’emails. Le premier à m’envoyer un « Tout va bien ? » était mon cousin depuis Saint Flour dans le Cantal, 45 minutes environ après le 1e tir. Quelques amis des forces de sécurité nous ont envoyé des SMS de prévention et des infos. On a hésité, rester ou partir. On est resté, on a récolté des informations, puis on a finalement décidé de partir. D’un commun accord, on s’est dit qu’il était une mauvaise idée de prendre le métro, et qu’on allait donc marcher. On a cherché à éviter les grands axes et on a tracé au plus rapide par les rues secondaires. On a eu l’info qu’il y avait une fusillade aux Halles aussi, où nous serions passés par les transports publics. En fait, cette info était fausse a priori. En marchant dans la rue, nous regardions tous nos mobiles pour les infos, les SMS, les tweets… puis je me suis rendu compte que je venais de croiser une personne sans la voir. Je me suis dit « on fait une connerie là, on perd la prise de conscience de notre environnement direct, on pourrait se trouver face à un danger et ne pas le voir ou pas suffisamment tôt ». Je l’ai dit à mes potes. On a fait plus gaffe, on avait un oeil sur les personnes que l’on croisait, sur les voitures qui passaient, sur ce qui semblait pas normal… et alternativement on jetait quand même un oeil à notre mobile car il était important de savoir si rien ne se passait dans le sud de Paris où nous nous dirigions. On a eu de la chance hier soir.

Sur ce blog, j’évite les sujets politiques et tâche de rester pratique, pragmatique… que chacun puisse en tirer des trucs, astuces, techniques, matériels, comportements, réflexes, analyses qui l’aideront un jour. Aujourd’hui j’ai envie d’insister sur un état d’esprit auquel je crois, celui de l’unité nationale, celui d’éviter à tout prix la haine des autres et la paranoïa. Soutenons pleinement notre police, notre gendarmerie, notre armée, nos pompiers et tous ceux qui nous protègent et nous assistent. Faisons attention à nos propos sur les médias sociaux, les messages de haine ne servent à rien (c’est peut-être un exutoire pour certains, c’est surtout égoïste et irresponsable). Ne nous trompons pas d’ennemis (que ce soit clair : ces terroristes ne représentent pas les musulmans, ni les migrants-réfugiés). Restons tous solidaires, quelque soient nos communautés, appartenances, etc. ne brisons pas le lien social. Nos 3 valeurs — Liberté, Egalité, Fraternité — doivent rester les profondes valeurs de notre République.

Ces événements peuvent changer des choses dans le comportement des gens. Je pense que chacun est responsable de son changement de comportement. Mon souhait le plus fort serait que plus de personnes s’intéressent de manière responsable et mesurée à leur sécurité personnelle, que les lois évoluent pour laisser peut-être un peu plus de liberté de sécurité aux citoyens, et surtout que peu de personnes se réfugient dans l’extrémisme, le racisme, la fermeture sur soi, le totalitarisme.

Terminons sur quelques conseils pratiques, car c’est avant tout ça Protegor :
– dans une situation de crise, restez au maximum chez vous, limitez vos déplacements, écoutez les news (radio, TV, sites web, twitter), communiquez avec vos amis
– au fait, vous avez tous au moins 3 jours d’eau et nourriture chez vous là, hein ?
– si vous découvrez ce blog suite à ces événements, votre plan de développement de sécurité personnelle se structure en trois parties :
. Avant le danger : développer sa capacité de prise de conscience de l’environnement, savoir faire attention à ce qu’il se passe autour de soi, avoir des accessoires de défense sur soi, avoir des accessoires de protection, etc.
. Pendant le danger : apprendre la self-défense, apprendre l’usage des armes, intégrer des principes comme « fight or flight », « run, hide, fight », etc.
. Après le danger : être formé au secourisme, savoir comment interagir/aider les forces de police

Bon courage à tous

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2 Commentaires

  1. Sûrement facile à dire, ayant appris ça le lendemain dans ma ville de province, mais le nombre « Ouf j’ai eu le métro avant sa fermeture » ou de « Mince ils ont fermés le métro » que j’ai lu/entendu m’a tout simplement fait halluciner…

  2. Vous me permettrez de ne pas être d’accord. Tout le monde n’a pas été touché au hasard, on a tué des gens particulièrement vulnérables,de même profil, dans un lieu pas prévu pour du tir au pigeon, bref l’idéal pour une tuerie de masse. Ca aurait été autrement plus dur de faire la même chose contre des gens plus aguerris.
    Par contre, lorsque j’ai entendu qu’il y avait des fusillades autour du stade et ailleurs, je me suis simplement dit que ça n’avait même pas le statut d’émeute, comme quoi on sous-estime le danger.
    Au vu des résultats, je me suis dit qu’en situation, mon krav ne m’aurait servi à rien et mes heures de tir non plus car je ne vais pas aux concerts armé. C’est là où c’est douloureux: malgré toute la prudence (handicapante) qui nous occupe, ça devient parfois inutile face à l’ennemi. Alors il nous reste quoi?

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