Ce week-end, Sinicha organisait un stage avec Sonny Puzikas. Le sujet de ces 2 jours de stage était l’arme blanche, ou comment se défendre face à un couteau. J’ai pu assister au premier jour de stage pour prendre des images (que vous retrouverez bientôt sur Kombat Sport, je vous en dirai plus dans quelques jours), et j’ai vraiment adoré le discours de cet instructeur de Systema, né en ex-URSS et émigré au Texas en 1993, formateur de nombreuses forces de l’ordre et connu pour sa spécialisation armes blanches & armes à feu.

Son discours est empreint de pragmatisme et d’expériences, et surtout, il aborde le sujet avec beaucoup de recul et une approche globale et responsable : émotions (2 émotions principales, la peur & l’amour, et le reste c’est bullshit), psychologie (l’impact très néfaste de blesser ou tuer quelqu’un), biomécanique (réussir à supprimer le parasitage de la peur face à une technique… au lieu de voir quelqu’un qui tente un clinch de muay-thai sur vous, voyez plutôt un rapprochement de sa structure permettant une destabilisation), etc.

Sonny Puzikas a fait travailler de nombreux principes pour réagir face à un couteau. Une des explications qu’il donnait et que je veux rapporter ici concerne la distinction entre le slash & le stab… en français entre la taille (coupe, tranchant) et l’estoc (frappe, « pic à glace ») :
– le slash est souvent non vital : on ne touche pas ou très difficilement le cœur ou un autre organe vital d’un coup de taille
– quand on est coupé par un slash, on peut avoir un muscle sectionné (incapacitant un membre), ou une artère sectionnée (en n’avoir que 30 secondes de vie le temps que nos litres de sang ne se vident)… mais on n’est pas mort et on a encore de la capacité à combattre. Si le danger est toujours présent, il faut le stopper avant de pouvoir comprimer sa plaie (cas de l’hémorragie)
– le slash est souvent utilisé par des agresseurs qui ne veulent pas tuer avant tout, mais « protéger leur territoire », protéger leur zone…
– face à quelqu’un qui enchaîne des coups de slash, la stratégie n’est pas d’essayer de parer ces techniques (on est sur de se faire couper in fine), mais de trouver le bon moment pour entrer complètement dans la distance et riposter au contact direct de l’agresseur
– porter des couches de vêtements sera toujours un frein sur le slash, pas sur le stab
– le stab est quant à lui utiliser par ceux qui veulent tuer ou blesser gravement
– le stab peut toucher les organes vitaux ; il est donc beaucoup plus dangereux que le slash

Sonny Puzikas reviendra sûrement en France donner des stages (et il en donne ces jours en Belgique et Angleterre). N’hésitez pas, le personnage et son expérience valent le coup.

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6 Commentaires

  1. Le self défense à mains nues contre le couteaux est quasi nulle .
    Les attaques des intervenants sont trop conventionnelles .
    je voudrais bien me preter au jeu des spécialistes de ce type de défense afin de démontrer qu’il y a de la mythification dans ces appellations défense contre couteau .
    ps : je ne suis spécialiste en rien .

    • Entièrement d’accord. Quelqu’un qui maîtrise son sujet en matière de défense au couteau, devrait être capable de démontrer ses techniques à pleine vitesse avec une arme factice ou même un simple magazine roulé. Le meilleur partenaire à cet effet, restant l’individu qui ne connait rien et qui attaque instinctivement. Sur You tube, on peut voir certains experts capables de faire cela. Et même si on constate à quel point il est difficile de ne pas être coupé ou « piqué » en voulant contrôler le bras d’un « knifer », ils ont au moins l’honnêteté d’exécuter en « live » des techniques qui de toute façon, ne relèvent que du dernier recours. Je note aussi qu’il est question ici de « slash » et de « stab » mais pas de « grab and stab » qui est pourtant la situation la plus courante et la plus difficile à gérer. Impossible de ne pas en parler dans un stage et de ne pas démontrer en opposition ce qui fonctionne réellement tellement ce cas de figure peut être dangereux. Mais bon, très peu de gens sont disposés à démontrer des techniques qui ne marchent pas à tous les coups, et qui servent au mieux à limiter la casse…

    • Je suis assez d’accord avec Roger, un professionnel est souvent (pas toujours) confronté à des intervenants peu vindicatifs, avec des attaques entendues, mécaniques. Même si j’ai parfois vu de « vraies attaques » quand même maitrisées (parfois ratées).

      Certes un professionnel aura toujours plus de chances de parer les attaques et neutraliser l’attaquant, difficile pour une commun des mortels car même rodé si il ne s’entraine pas régulièrement il perdra une partie des acquis. J’ai malheureusement connu dans ma vie deux profs en self défense qui ont été mortellement touchés par une attaque au couteau, comme quoi ça reste très aléatoire et la situation réelle est souvent assez différente du confort d’une salle ou dojo 🙁

  2. « émotions (2 émotions principales, la peur & l’amour, et le reste c’est bullshit) »

    Bullshit, ou peut-être, plus justement … Dérivés, variation. IDée très intéressant diffusée par le Dr Jampolsky dans son livre « l’amour peut nous libérer de la peur »
    Je serais curieux de savoir comment Sonny Puzikasg utilise cette perception.

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