La une du Time Magazine du 13 mai 2013 s’intitule « Homeland Insecurity, do Americans need to sacrifice privacy to be safer? » (« Insécurité nationale, les américains doivent-il sacrifier leur vie privée pour vivre en sécurité ? »), et aborde donc le sujet éternel du bon équilibre entre sécurité & liberté individuelle — aux Etats-Unis.

J’avoue avoir été un peu déçu par l’article que j’attendais « de fond » et traiter en détails des pertes de libertés individuelles & du gain en sécurité observé en échange. En fait, l’article est très lourdement ancré sur les explosions de Boston, et sur Tamerlan Tsarnaev, le plus âgé des 2 poseurs de bombe présumés, tué par la police lors de la traque qui a suivi l’événement. Le Time souligne différents changements du « FBI’s domestic investigations & operations guide » qui sur certains sujets confère au FBI plus de droits à enquêter, à traiter des données personnelles de la population… et sur d’autres sujets, lui retire la possibilité de faire des planques dans les lieux de culte par exemple. Trop dans l’actu americano-US & le terrorisme-only, et pas assez dans l’analyse de ce débat qui nous touche tous.

Un des messages de l’article, chiffres à l’appui, est tout de même que malgré les situations d’insécurité récurrentes & récentes aux US, les américains semblent de plus en plus conscient de l’emprise de la sécurité sur leur liberté, et le pourcentage de personnes qui ne souhaitent pas céder sur leurs libertés personnelles pour plus de sécurité est en augmentation (et majoritaire). Après quand on regarde dans le détail, cela vaut pour le monitoring des téléphones, de l’internet/emails & de la reconnaissance faciale dans les manifestations… mais pas pour la surveillance en caméras dans les rues, qui elle, semble plébiscitée par 81% des personnes interrogées.

Et pour finir, 27% des américains se disent désormais tentés d’éviter tous les rassemblements en public pour éviter d’être victime d’un acte terroriste. Des règles de sécurité personnelle qui touchent donc un large volume de la population.

Je serais curieux d’avoir les mêmes statistiques en France/Europe pour comparer.

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15 Commentaires

  1. Etienne du Nord

    Près de 30% des Américains se disent prêt à mener une révolution armée, dans les années qui viennent, pour mettre un terme au fascisme et à la dictature qui ne cesse de gangrener ce pays depuis des années maintenant (Bush/Obama)sous le prétexte fallacieux de la sécurité (toujours prétendre défendre l’intérêt commun pour servir ses propres intérêts).

    http://rt.com/usa/americans-revolution-armed-percent-738

    L’espionnage institutionnalisé sur les Américains

    Ah il est beau le rêve américain (ce pays est tout simplement terrifiant) :/

    http://fr.sott.net/article/14771-L-espionnage-institutionnalise-sur-les-Americains

    • J’espère que ce problème d’ « espionnage » des civils se réglera autrement que par une révolution armée (je n’y crois pas en fait).

      Quant à une situation de dictature fasciste… c’est exagéré… non pas que les US soient un exemple de démocracie parfaite (on y voit notamment le poids de l’argent dans les élections), mais il faut juger cela au regard de la situation des autres pays dans le monde.

      Merci pour les liens.

      • Etienne du Nord

        Pas de quoi. 🙂

        Les USA (comme la France d’ailleurs) une démocratie, vraiment ?!

        Démocratie = Demos (peuple) et kratos (pouvoir), en clair « la démocratie, c’est le gouvernement du peuple par (et pour) le peuple ».

        Comme le dit si bien Étienne Chouard, un système qui consiste à choisir ses maitres tous les 5 ans (eux-mêmes désignés par les pouvoirs de l’argent) sans qu’à aucun moment, durant ce mandat, le peuple souverain ne puisse s’opposer à leurs abus et à leurs dérives et bien, sauf à pratiquer religieusement la novlangue, ça ne s’appelle pas de la démocratie mais tout au plus de l’oligarchie/ploutocratie.

        Une petite vidéo qui invite au questionnement sur ce que nous appelons tous (à tort) démocratie:

        https://www.youtube.com/watch?v=KC58YHOQXe4

        Alors certes il y a des endroits dans le monde où c’est bien pire qu’aux usa ou même qu’en europe mais n’étant pas un adepte du nivellement par le bas, il me semble évident que la vraie (l’unique) démocratie reste encore à inventer.

        Pour en revenir aux USA, je pense que si le problème n’était que l’espionnage des citoyens, ça serait presque une bonne nouvelle, malheureusement j’ai bien peur que ce qui est train de se mettre insidieusement en place là-bas (et peut-être aussi en Europe d’ailleurs), est bien plus préoccupant.

        http://fr.sott.net/article/14675-L-Union-europeenne-evoque-Boston-pour-justifier-une-importante-operation-antiterroriste

        M’est d’avis que ce que l’on a pu voir à Boston avec la technique du « lock down » est symptomatique des nombreuses dérives totalitaires, dans lesquelles ce pays sombre doucement, mais sûrement.

        http://www.infowars.com/shocking-footage-americans-ordered-out-of-homes-at-gunpoint-by-swat-teams

        Aussi, je ne serais nullement étonné de voir ces Américains exaspérés qui, contrairement à nous, ont les moyens de leur auto-détermination, monter sur les barricades.

         » Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. » Benjamin Franklin

        Wait & see…

        • C’est honorable de vouloir un nivellement par le haut, mais peut être un peu utopique (sans vouloir jouer au blasé :)).

          Après, je respecte ton point de vue et te remercie de l’avoir étayé d’exemples.

          A chacun de se forger son intime conviction (et ne ripons pas trop sur de la politique, ce n’est pas l’objet du blog… après là, le sujet s’y prête, mea culpa).

  2. Robert Marchenoir

    En fait, c’est une fausse alternative. Il n’est pas nécessaire de sacrifier sa liberté pour garantir sa sécurité.

    En revanche, pour beaucoup, il est nécessaire de sacrifier son idéologie.

    Illustration flagrante : les Etats-Unis. Prendre l’avion aux Etats-Unis est maintenant devenu un supplice, à tel point que des Américains préfèrent traverser le continent en automobile plutôt que de se soumettre aux caprices et aux humiliations de ce qu’il faut bien appeler les milices fascistes de la Transportation Security Administration.

    Et pourtant, d’innombrables auteurs d’attentats terroristes sont passés à travers les mailles de cet impressionnant dispositif de « sécurité » : l’homme au slip piégé, et bien d’autres.

    En revanche, Israël, qui est probablement le pays du monde le plus menacé par les terroristes, n’impose aux voyageurs aériens aucune des contraintes imposées par les Américains : pas de chaussures à enlever, pas de scanners porno, pas de démontage des jambes artificielles des soldats blessés au combat, pas de placage au sol, par des gorilles en uniforme, de voyageurs ayant adressé de « mauvais regards » aux garde-chiourme…

    Et pourtant, Israël n’a connu aucune tentative d’attentat contre ses avions depuis des décennies.

    Comment font-ils ?

    Ils sont plus intelligents. Ils sont « racistes ». Tandis que les Américains sont « anti-racistes ».

    Je m’explique. Le péché mortel, aux Etats-Unis, consiste à paraître « raciste ». Par conséquent, il ne faut surtout pas « profiler », c’est à dire contrôler de façon prioritaire ceux qui seraient le plus susceptibles de commettre des attentats : c’est à dire les musulmans, et donc des Arabes, des Noirs, des gens à la peau foncée, des femmes voilées…

    Par conséquent, pour bien prouver qu’ils sont « anti-racistes », les Américains contrôlent délibérément, ostensiblement et agressivement des gens qui ont une probabilité absolument nulle de commettre des attentats (des Marines qui ont perdu une jambe en Afghanistan, des grand’mères blanches en chaise roulante…), et ils soumettent tout le monde à une combinaison de technologies intrusives et de tactiques humiliantes.

    En revanche, les Israéliens « profilent ». Ils n’emploient pas de technologies inutiles. Ils ne cherchent pas à humilier les passagers. Ils concentrent leurs contrôles sur les personnes suspectes, quitte à paraître « racistes ». Paraître « racistes » n’est pas un péché, pour eux. Perdre des vies innocentes dans un attentat, ça l’est. Donc, bien entendu, un Arabe courra plus le risque d’être contrôlé de près qu’un Juif. C’est normal.

    Les Israéliens se contentent de poser des questions. Poliment. Puis ils reposent les mêmes questions. Poliment. Et ils observent. Ils réfléchissent.

    C’est comme ça qu’ils ont pu stopper l’embarquement d’une valise bourrée d’explosifs, transportée par une passagère qui ne connaissait pas son contenu. Sans rayons X. Sans scanners. Simplement en posant des questions. En observant. Et en réfléchissant.

    Seules conditions pour cela : mettre la vie de ses concitoyens avant le politiquement correct, et employer à la sécurité des gens intelligents.

    Cette seconde condition est aussi importante que la première : embaucher des dizaines de milliers d’abrutis qui vont suivre bêtement des centaines de pages d’instructions administratives sans réfléchir, ça ne sert à rien, et ça coûte quand même les yeux de la tête.

    Désolé d’avoir abordé un thème politique, mais il est vraiment impossible de traiter ce sujet sans parler politique.

    • Moi je trouve bien de contrôler tout le monde et de ne pas contrôler sur la couleur de peau ou assimilé. La haine et le déséquilibre n’ont pas de race ni de religion.

      Je ne sais pas si tu vas souvent aux US. Moi je dois en être à la 20e fois (avec quasiment à chaque fois des vols intérieurs) et peux te dire qu’il y a énormément de vols intérieurs et que les mesures de sécurité ne freinent pas les américains de voyager. Je n’ai jamais subi aucune agressivité dans les contrôles. Ni humiliation.

      C’est pénible de sortir son laptop, enlever sa ceinture & ses chaussures. Et si l’on a des chaussettes percées, on est humilié 😉 Mais bon, ce n’est pas non plus insurmontable et quand on est habitué, ça va très vite.

      Après, que ces contrôles soient d’une utilité discutable, certes. C’est de la dissuasion (sûrement assez peu efficace), de la communication auprès du public comme ont l’habitude de faire les américains.

      Je n’ai jamais été en Israel et ne peux pas comparer. En tous cas, aux US, ce n’est pas comme tu le décris. Et il y a beaucoup d’aéroports, donc de volumes de postes de contrôles à tenir. S’il fallait former autant d’agents de sécurité à poser des questions intelligentes, à réfléchir rapidement pour voir s’il y a un risque, je ne pense pas qu’un tel dispositif serait fiable. D’ailleurs ce boulot de profiling est sûrement fait aux US aussi, par d’autres services & pas au moment d’embarquer, mais c’est une autre histoire.

      • Robert Marchenoir

        Je n’ai pas besoin d’aller aux Etats-Unis pour savoir ce qui s’y passe, Guillaume… Je me tiens au courant. J’écoute ce que disent les Américains. Tout ce que j’ai écrit vient des Américains, pas de moi.

        D’autre part, les faits sont là.

        La politique de sécurité américaine est inefficace. La politique de sécurité israélienne est efficace. Il me semble que quiconque s’intéresse à ce sujet devrait commencer par se demander pourquoi.

  3. Robert Marchenoir

    Voici la liste des 32 terroristes les plus recherchés par le FBI.

    Ils ont tous des noms musulmans, sauf une qui est noire américaine et un qui a un nom hispanique.

    http://www.fbi.gov/wanted/wanted_terrorists/@@wanted-group-listing

    Je ne sais pas si la haine a une race ou une religion, mais visiblement le terrorisme en a une.

    Par ailleurs, la haine n’est pas illégale ; la haine est un droit de l’homme. Ce n’est pas aux gouvernements de nous dire qui nous devons haïr et qui nous devons aimer.

    Ce qui est illégal, c’est l’assassinat. Ce n’est pas la même chose.

  4. Bjr,

    Je rejoins les commentaires de Robert 😉 car Israël a la sécurité et cet esprit permanent dans leurs origines.
    Difficile de leur en conter…
    Pour les USA et comme pour la France, les politocards profitent de cette excuse d’antiterrorisme pour appliquer une chappe de plomb sur les autotochnes et baisser leurs libertés.

    En France, connaissez-vous quel organisme a des pouvoirs étendus sur nos libertés et les bafouent quotidiennement?

    Réponse:

    http://www.fiscalonline.com/Fichier-Rialto-le-big-brother-de-l,2815.html

    http://www.fp2p.fr/abc/croisement

    @+

  5. C’est fort intéressant vos liens que vous publiez ! Si vous en avez d’autre, hésitez pas.

  6. Curieux

    Je ne pense pas qu’il soit très pertinent de comparer la gestion de la sécurité en Israél et aux US pour plusieurs raisons.
    Israél est un petit Etat. 20 000km² c’est vraiment petit et à peu près les 2/3 de l’Etat du Massachusetts pour avoir une idée.
    Ce petit Etat dispose d’un unique aéroport international également de petite taille.
    L’aéroport Ben Gourion c’est 11 millions de passagers par an.
    En comparaison aux US on Atlanta 55M, Chicago O’Hare 39M, LA 37M, Dallas FW 34M, Denver 30M, JFK 28M….

    Le Massachusetts a 6.5M d’habitant ce qui est comparables aux 8M d’habitant d’Israël.
    Mais l’aéroport de Boston c’est 29.3M de passagers en 2012 soit 3 fois plus que Ben Gourion. Et ce n’est que le 19 aéroport américain….et il y a aussi un aéroport international à Springfield qui gère quand même 6M de passagers par an…

    Donc bon c’est quand même un peu plus facile de gérer la sécurité de l’unique aéroport israélien à laquelle on va pouvoir affecter la totalité des moyens (dont des scanners à rayons X) que celles des dizaines d’aéroports américains qui gèrent ensemble plusieurs dizaines de fois le traffic de Ben Gourion.
    Par ailleurs les contrôles à ben Gourion sont très poussés et c’est loin d’être le paradis qu’annonce Robert.
    il y a un article intéressant ici.
    http://www.lefigaro.fr/international/2010/01/13/01003-20100113ARTFIG00478-une-cascade-de-controles-pour-les-passagers-en-israel-.php

  7. Curieux

    Quand au profilage racial, ça marche tant que les terroristes potentiels ne réfléchissent pas trop…
    Un tel profilage n’aurait pas forcément détecté les frères Tsarnaev, surtout le plus jeune, bien blanc, disposant d’un passeport américain apparemment jamais utilisé pour sortir des US.
    Par contre ça détruit toute envie de coopération chez ceux qui sont stigmatisés injustement. Il n’est pas forcément inutile de rappeler que les frères Tsarnaev ont été dénoncés par un imam de leur quartier.

  8. Etienne du Nord a raison.

    La démocratie américaine est une vaste blague.

    Ayant goûté à 16 ans à l’hospitalité d’une de leurs cellules pour avoir bu un verre d’alcool en public, je peux vous dire que ce pays est non seulement hypocrite (vu le nombre de drogués, de voyous et de fêtards qui y prolifèrent) mais aussi FASCISTE.
    Il mérite d’être qualifié ainsi.

    Là bas j’ai été fouillé (fouille au corps) personnellement à l’aéroport, dans chaque musées ou monuments visités et même dans le lycée où j’étais en visite pour faire mes études. (Et je suis blanc. Certes avec une gueule bizarre mais blanc quand même. ^^)

    Pour quel motif ? Sûrement ma tronche et mon accent.

    J’y suis resté un peu moins d’un mois et c’était dans le cadre de mes études.
    Et malgré le peu de temps passé là bas j’ai réussi à visiter pendant une journée entière (du matin au soir) une cellule. Enfermé en garde à vue au milieu des noirs et des mexicains (ça c’est pas une caricature, c’est vraiment comme ça là bas) à manger du maïs transgénique sans aucune saveur le midi.

    Ce pays est vraiment glauque.

    Il y a des caméras et des flics partout. Les aliments sont soi hyper sucrés soi sans aucun goût. Tous les fruits et légumes sont parfaits, sans aucune tâche. (Il y a même des raisins sans pépins !)

    Les ados américains sont pour la plupart tellement immatures qu’ils font passer tous les ados français pour des Einstein ou des Kant. Ils passent leur temps à faire la fête, à dire du mal dans le dos des autres, à se moquer ou alors à se distraire de toutes les façons possibles et imaginables (à grand renfort de technologie). La plupart d’entre eux sont obèses ou anorexiques, et sinon diabétiques.

    Il y a de la drogue à chaque coin de rue (sans exagérer). Quand t’es un jeune mec on te propose tout le temps de la drogue.

    Enfin bref le rêve américain, c’est un peu de l’arnaque.
    Ce pays pue l’hypocrisie et la démesure.

    Et le pire c’est que j’en redemandais. ça me plaisait d’être là bas. C’était comme dans les films dont on m’a abreuvé depuis ma petite enfance.
    Quand j’étais là bas j’étais tout le temps euphorique tellement il y a de distractions ! La France passerait presque pour un pays triste et morne à côté.

    Je précise que j’étais à New York. C’est peut-être particulièrement bizarre là bas.

    Je n’ose pas imaginer Las Vegas.

    Aux USA, c’est 1984 de Georges Orwell, mais avec des pop-corns, des nanas artificielles, des shows télévisés et de la came.

    Voilà mon expérience du pays des opportunités.

    Le seul avantage là bas c’est que t’as toujours un truc à faire pour te distraire. Pas le temps de t’ennuyer ! (mais je sais pas si c’est vraiment un avantage)

    Je suis peut-être un peu extrémiste mais c’est du vécu. 🙂

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