Le sujet de la Légitime Défense et son traitement par la Justice du pays où l’on vit est au coeur des pré-occupations d’une personne soucieuse de sa sécurité personnelle. C’est en effet l’un des critères qui influence toute sa stratégie de défense personnelle. Car même si l’être humain préférera toujours être « jugé par 12 que porté par 6 », il pourra éviter d’être « condamné par 12 » en comprenant comment la société dans laquelle il évolue entend la Légitime Défense.

Maître Thibault de Montbrial, expert du sujet (qu’il a pu défendre de nombreuses fois à la barre pour ces clients), nous dresse dans ces 30 minutes de conférence, un état des lieux factuel, imagé, précis et clair de ce qu’est la Légitime Défense en France, sans dérive politique ou sécuritaire.

On peut souhaiter critiquer / se lamenter sur cette situation (ce sera l’affaire d’autres blogs), réfléchir à des solutions pour faire évoluer l’absence de réalisme pragmatique dans l’analyse des situations (et là j’espère que Protegor contribue à faire comprendre que la défense de soi n’est pas une science exacte & loin d’être simple), mais surtout il faut comprendre ce que la Légitime Défense est aujourd’hui en France, et les travers que cela implique. La vidéo est là pour ça 🙂

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20 Commentaires

  1. Voici un message clair pour autant qu’on en s’en tienne à cette vidéo et qu’on reste objectif. Ce n’est pas assez pour se faire une opinion. Certe il va plutôt à contre courant et je veux bien croire que beaucoup de juges et de politiques soient déconnectés de la réalité mais ce n’est pas quelques exemples choisis aussi éloquents soient-ils qui peuvent vraiment nous éclairer, nous citoyens et ceux qui nous jugeraient. Ce que je retiens c’est que nous devons développer une vision objective et rationnelle des faits ainsi qu’une véritable éducation du risque et de la sécurité pour comprendre la violence dans notre société, y répondre et en rapporter les faits vrais dont nous sommes témoins ou acteurs devant la justice. Sans démagogie ni fantasmes.

    • Je suis aussi pour le factuel, le pragmatique, l’apolitique (pas « la politique » hein :)), l’analyse personnelle, l’objectivité, la chasse aux a-priori & aux clichés, éviter les extrêmes, prendre du recul, etc.

      J’ai trouvé cette vidéo très claire, et surtout, pour avoir pu rencontrer & discuter longuement avec Me Thibault De Montbrial (avant de décider de poster la vidéo), il m’est apparu très concret, expérimenté sur ce sujet, et sensible à la démarche de sécurité personnelle que j’essaie de défendre dans ce blog.

      Fond réaliste + éloquence = message efficace

      Kushti, pour prolonger ton commentaire, ce qu’il faudrait en somme, c’est une série d’exemples réels (qui ont fait jurisprudence ou pas) & variés, en quantité, pour pouvoir en tirer une vision objective (et toujours personnelle) de la situation. Je ne connais pas de compilations de cela, c’est pas mal de recherches à faire. Le résultat serait super intéressant cela dit.

      • Oui, d’autres exemples! Je pensais exactement à la même chose aujourd’hui au travail! Les exemples de cet avocat sont bons mais, ne connaissant pas cette personne, je me dis qu’il préfère les exemples forts et impressionnants pour mieux séduire son auditoire… et moi, qui vis dans une ville assez calme, moi qui ne suis pas bijoutier, moi qui n’ai qu’un simple « yawara » et non un 9 mm, je me pose toujours presque autant de questions!

  2. EvilEmile

    Une question m’a toujours chagriné: Comment peut-on parler de proportionalité de la réponse alors que l’agresseur a obligatoirement un tour d’avance, notamment par l’agressivité développée contre quelqu’un qui ne demande rien?
    C’est encore plus vrai entre un prédateur et sa proie.
    Pour rattraper ce retard, il faut bien mettre les bouchées doubles avec un armement supérieur et bien utilisé.
    Comment se défendre contre 5 agresseurs non armés puisque la légitime défense ne pourra s’appliquer, à moins de se laisser pousser 5 paires de bras et jambes? Là je reconnais que c’est pas permis à tout le monde.
    Vis-à-vis du port d’arme, je pense que notre pays n’est pas compatible avec cette culture, contrairement aux USA ou la Suisse.
    Cela dit on peut très bien tuer en France avec des couteaux, tournevis, voitures, voire avec des mots.

  3. Robert Marchenoir

    Excellente initiative. Je ne connaissais Thibault de Montbrial que de nom : il est très bon. Lucide, clair et droit.

    Un point du droit américain que j’aime bien, et qui aide à faire comprendre le gouffre qui sépare les conceptions des deux pays : deux malfaiteurs armés tentent de pénétrer chez vous. Vous possédez une arme (légalement), vous tirez, vous en tuez un. L’autre s’enfuit, la police l’arrête.

    Eh bien, non seulement vous ne serez pas inquiété par la justice, mais c’est le second malfaiteur qui sera inculpé pour meurtre.

    En effet, il est complice du premier, et il a participé au délit d’intrusion dans le domicile. Il est donc responsable des conséquences.

    Et ce n’est pas que de la théorie : la justice s’est prononcée de cette manière dans deux affaires récentes.

    • Surprenant… je suis preneur des articles/références sur ces 2 exemples

      • Robert Marchenoir

        Voici l’une des affaires :

        http://newsok.com/alleged-accomplice-in-blanchard-home-invasion-faces-murder-charge/article/3637495

        Une femme seule avec un bébé est assiégée chez elle par un attaquant, qui cherche à pénétrer dans sa maison.

        Elle appelle la police, et dit qu’elle a un fusil à pompe et un pistolet avec elle. Elle demande si elle a le droit de tirer sur le malfaiteur.

        La police lui répond, avec quelques précautions oratoires, que si elle attend que le malfaiteur arrive à briser la porte et qu’elle tire, elle est dans son droit.

        Le malfaiteur finit par réussir à enfoncer la porte. La femme aperçoit un éclat d’acier, elle croit que c’est un pistolet. Elle tire avec son fusil, l’homme meurt. Il portait en fait un couteau.

        La légitime défense est reconnue. Le mort avait un complice. Il est inculpé pour meurtre.

        En prime : l’enregistrement de la conversation avec la police.

          • Robert Marchenoir

            Guillaume, je vous avais donné un autre lien, mais malgré tous les coups de pied que je lui ai donnés au cul, il n’a pas voulu ressortir sur le site.

            S’il n’est pas au fond de votre poubelle, googlez un truc comme « home invasion + convicted + murder », et vous devriez en trouver.

            Voyez aussi le blog Gun Watch, qui tient la chronique de l’auto-défense aux Etats-Unis.

          • Il avait été posté dans les commentaires ?

          • Robert Marchenoir

            Oui.

  4. Je rappelle que le nombre de crime de sang n’a jamais été aussi faible en France. Par contre les agressions avec ITT sont en augmentation. Je rappelle que dans le droit pénale en cas d’effraction par nuit, la légitime défense est réputé (cad c’est au voleur bléssé d’apporté la preuve que vous n’étiez pas en légitime défense et non l’inverse).La France est infiniment moins violente que les USA. Face à un couteau croire que porter une arme est une solution est une connerie. Le couteau vous aura touché avant que vous puissiez tirer. Une bonne formation en self défense est largement suffisante, elle permet de gérer le stress et de pouvoir agir si c’est la meilleur option

    • J’ai échangé avec beaucoup d’experts de self-défense. Tous m’ont dit ne jamais être sûrs de ne pas se faire « planter » face à un couteau (même face à un inexpérimenté). Si eux le disent tous, je n’imagine même pas Madame Michu.

      Donc non, une bonne formation en self-défense n’est pas « suffisante »… elle est « nécessaire » pour réduire un peu le risque, mais ne garantie rien du tout.

      Notamment parce que le stress généré par une agression (a fortiori au couteau) est difficile à entraîner / maîtriser (certaines mises en situation s’y approchent, sans jamais être la réalité).

    • Robert Marchenoir

      « Face à un couteau croire que porter une arme est une solution est une connerie. »

      L’affaire que j’ai relatée ci-dessus montre exactement le contraire.

      Cela dit sur le plan technique, naturellement. Sur le plan juridique, les règles ne sont pas les mêmes en France.

      Je vois mal un dispatcher du 17 dire à une femme armée d’un fusil : faites ce qu’il faut pour vous défendre, c’est votre devoir.

  5. EvilEmile

    Si l’on est sujet à se défendre ou si le risque est réel, comment doit-on regarder l’Etat?
    Comment gérer les conséquences (GAV, jugement, représailles éventuelles…)alors qu’on n’a rien demandé?
    Comment regarder ses institutions à la suite d’une telle mésaventure?

  6. George Smiley

    Personnellement, je crois que dans le système canadien, il y a une sérieux manque…

    Une femme battue tue son mari pendant son sommeil avec une arme. Il y a eu homicide par préméditation. Elle est innocenté! La court a conclus à la légitime défense malgré qu’elle pouvait fuir et demander du secours. Qu’il n’y avait pas une menace immédiate contre sa vie et qu’elle a prémédité son acte…

    Par opposition, si vous infliger volontairement des blessures incapacitantes sérieuse à un jeunes voyous membres d’un gang qui vous menace à l’arme blanche… Vous risquez des poursuites civile de sa part ou même des poursuites criminels pour voie de fait.

    J’oubliais de dire que s’il est mineur… 99.999% de chance qu’il soit libre à sa majorité.

    S’il est d’une minorité ethnique… SOS raciste sur le dos!

    Il n’y a plus de justice.

    • Tu as la référence (article par ex) de l’affaire de la femme innocentée ? (c’est surprenant comme jugement tout de même !)

      Pour le reste (« il n’y a pas de justice » par ex), attention à la perception des choses & aux clichés/généralités. Je ne dis pas que c’est faux, je ne sais pas (a fortiori pour le Canada), mais parfois on peut avoir l’impression d’une situation sur base de quelques exemples non représentatifs de la réalités (ces exemples ayant été mis en avant par les médias justement car non habituels).

      Pour « SOS racisme », le principe qu’une organisation (quelle qu’elle soit) s’intéresse à un procès est normal & plutôt sain. Il n’y a problème que si leur intervention va à l’encontre de la recherche de la vérité.

  7. @Robert, je ne trouve aucune trace de ton commentaire avec un lien, bizarre, car l’outil ne détruit rien sans que je le vois normalement… re-post si tu veux, ça devrait marcher normalement

  8. Robert Marchenoir

    Merci, Guillaume. En fait, je n’ai pas gardé le lien, j’avais fait une recherche spécifique pour répondre à ta question. Je me souvenais d’avoir vu passer deux affaires de ce type, mais sans en avoir conservé la trace.

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