Aujourd’hui, de plus en plus d’actes agressifs sont dirigés vers les services publics d’urgence (Sapeurs-pompiers, SAMU, etc.). Dans un contexte social parfois défaillant, avec une volonté destructrice envers tout ce qui peut représenter l’état, ces attitudes peuvent dissuader quiconque de porter assistance à autrui.

Pourtant, il faut savoir qu’il est le devoir de tout citoyen de porter assistance à toute personne en danger. Mais, même en outrepassant ce devoir, il en va de votre âme et conscience de vivre avec le fait ne pas avoir secouru une personne qui en avait besoin.

Il est à noter, qu’en France, seulement moins de 30% des personnes sont formées aux gestes de premiers secours.

Cet article n’a pas pour but de vous informer sur les gestes d’urgence, mais bien sur l’instant où vous devrez franchir le pas pour approcher un parfait inconnu et le laisser pénétrer dans votre « zone intime » de sécurité.

Dans votre EDC (Every Day Carry)

Mon EDC perso n’est pas en soi une référence, mais il est réfléchi afin de pouvoir m’être utile, mais également pouvoir être utile à autrui. A l’intérieur, on peut donc y trouver entre autres, une paire de gants en latex, un embout de protection pour le bouche à bouche ainsi qu’une couverture de survie.

Ces différents items, me permettant ainsi de pouvoir aborder une possible « victime », ou une personne ayant besoin de mon assistance. Cela me permet principalement de me protéger contre d’éventuelles transmissions de maladies, mais jouera surtout dans mon aspect psychologique, dans le sens où je me dégagerai des craintes de transmissions de « saletés » via le contact que j’aurai avec la personne. Je pourrai donc aller plus facilement vers cette dernière.

L’approche

Voici le moment « critique ». Vais-je approcher où non de cette personne ? Pour moi, mon métier faisant, je vais avoir tendance à me rendre à son côté. Mais, surtout, ce n’est pas parce que vous allez porter assistance, venir en aide, qu’il faut relâcher votre vigilance. Votre fameuse « zone intime », que vous chercherez toujours instinctivement à conserver, sera à ce moment annulée en totalité (vous irez au contact même de la personne). Donc pensez toujours à ces quelques points clés :
– A quels dangers puis-je me trouver dans ces conditions ?
– La personne parait-elle « dangereuse » ou « à risque » ?
– Comment pourrais-je m’en sortir si ça tourne mal ?

Dans votre attitude, votre position, vous devrez être capable de faire face à toutes situations inattendues.

Egalement, une chose très importante : ne courrez surtout aucun risque quant à l’abord de la personne. Il n’y a rien de plus bête que de devoir secourir en plus de la « victime », le sauveteur qui est à son tour devenu « victime ». Et n’oubliez pas que vous êtes seul. Pensez donc à toujours appeler le service d’urgence concerné (le SAMU pour les urgences médicales grave(15), les pompiers pour toutes urgences de la vie courante et les incendies (18), et la police pour tout trouble à l’ordre public (17)).

Dans un train de vie actuel qui est dirigé sur l’individualisation, la sécurité à outrance, et l’évitement du contact humain… il est bon de se sensibiliser sur la « bonne » attitude à avoir en cas de secours à porter à autrui. Dites- vous que si vous, vous ne franchissez pas la ligne pour porter assistance à une personne, qui la franchira pour venir vous aider le jour où vous en aurez besoin ?

Réfléchissez-y. Comment pourrez-vous allier votre sécurité personnelle, et le besoin de venir en aide aux autres ?

Un article de Kevin B., sapeur pompier militaire.

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12 Commentaires

  1. Bonjour Guillaume,

    Pour en revenir sur ton article sur l’assistance à autrui pour moi, il est primordial et logique qu’on doit porter assistance à autrui, sinon si cet acte n’est pas effectué cela sera considéré comme un délit de « Non assistance à personne en danger ».

    Pour rester dans cette optique, nous devrions nous former aux premiers secours et insiter les personnes à le faire, c’est VITAL !!

  2. Bob Morane

    Rien a ajouter, si ce n’est que si il y a un seul numéro de téléphone à retenir pour appeler les secours c’est le 112.
    Fonctionne depuis les fixes et mobiles en Europe, même si le téléphone est verrouillé (voire même sans carte SIM dans certains pays… mais pas en France).

    http://fr.wikipedia.org/wiki/112_%28num%C3%A9ro_d%27appel_d%27urgence%29

  3. Bonsoir,

    Ca reste un dilemme. On voit de plus en plus en cas de décès de la victime les familles se retourner contre la personne de bonne volonté ayant tenté de la sauver a la mode proces a tout va américaine.

  4. Très bon article une fois de plus, je me permet d’insister sur l’importance du sur-accident, et de la difficulté en tant que civil de gérer les « gens », souvent pas formé mais toujours plein de « bon conseils » 😉

    @pierre a force d’en entendre parler j’aimerais bien avoir des exemples concret.

  5. Séverine G

    Bonjour, je suis pompier (féminin) pro depuis qques années, et je trouve les post de Kevin B toujours très intéressants ainsi que le blog PROTEGOR en général. Je me permets de mettre ci-dessous quelques infos légales concernant le sujet traité que j’ai copié sur un site que je trouve assez sérieux (www.team-promethee.com). Par contre je suis un peu surprise de voir qu’un post a été supprimé qui semblait remettre en cause la formation TCCC et apportait qques éléments qui n’ont pas du plaire à l’organisateur (ce serait dommage que la ligne éditoriale du blog manque d’honnéteté et de transparence…). A titre perso, si je suis une femme et même si je ne travaille pas dans le domaine de la sécu privée à l’étranger (protection rapprochée, contractor, etc…) est ce que je peux quand même suivre la formation TCCC? Merci et bonne continuation.

    RAPPEL DU CADRE JURIDIQUE EN FRANCE

    Article 223-6 du Code Pénal, l’omission de porter secours :
    « Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende. »

    « Sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. »

    « La non assistance à personne en danger est l’engagement de la responsabilité pénale d’une personne qui n’interviendrait pas face à une personne en danger. L’engagement a lieu si :
    – la personne a connaissance du danger ;
    – elle est en mesure d’agir ;
    – l’action ne présente pas de danger pour la personne ni pour un tiers.

    Article 223-7 du Code pénal, l’entrave aux mesures d’assistance :
    « Quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende. »

    Article 4 de la loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile :
    Toute personne concourt par son comportement à la sécurité civile. En fonction des situation auxquelles elle est confrontée et dans la mesure de ses possibilités, elle veille à prévenir les services de secours et à prendre les premières dispositions nécessaires.

    • Merci pour la précision du cadre juridique…

    • Bonsoir Séverine, en effet j’ai supprimé un post sur le stage TCCC (pas à la demande de l’organisateur qui voulait y répondre), non pas pour son contenu, mais car il était émis par une personne bannie de commentaire sur le blog pour propos injurieux récurrents, et visiblement motivé par un intérêt personnel.

      Ceci dit, rassurez-vous, hormis ce cas très précis, le volume de commentaires bannis est très très faible. Il n’y a quasiment pas d’autres propos injurieux/agressifs (j’espère qu’en le disant, je ne vais pas me porter la poisse, lol). Il y a quelques démarches publicitaires évidentes — comme par exemple votre 2e post pour la promotion maladroite de team-promethee 😉 (que je ne connais pas et contre qui je n’ai rien, mais ce n’est juste pas la bonne façon de procéder)

      Les commentaires qui apportent des éléments supplémentaires aux articles, qui permettent des échanges constructifs entre les internautes, le tout dans un ton neutre, ainsi que les critiques, dire que l’on n’est pas d’accord… tout cela est bienvenu sur le blog, tant que ce n’est pas motivé par de sombres intérêts plus ou moins masqués, et que cela est fait dans le respect des autres personnes qui s’expriment.

      Pour les questions sur TCCC France, il y a un mail mentionné sur le post du stage, n’hésitez pas à les emailer, ils se feront j’en suis sûr, un plaisir de répondre aux questions que vous pourriez avoir.

      A bientôt, et merci de votre lecture du blog !

      • Séverine G

        Merci pour votre réponse et vos précisions. Pardonnez la maladroitesse de mon 2e post, je ne pensais pas à mal, c’était juste une façon de citer ma source, meme si les textes de lois sont publics, les responsables du site que j’évoque ont tout de même fait le travail de compilation sur le cadre légal.

  6. Séverine G

    @ Pierre et Apex

    Ce qu’il faut retenir de mon post précédent (de plus je viens de suivre une formation de 2 jours à la legislation dans le milieu professionnel du secours à victime), c’est que « citoyen secouriste » non professionnel qui porte assistance à une personne en danger ne sera jamais inquiété par la justice même si la famille de la victime se retourne contre le « citoyen secouriste ».
    Par contre, il n’en est pas de même pour le professionnel OU volontaire du secours à victime (pompier pro/volontaire, ambulanciers, samu,SNSM, croix rouge, etc…) s’il est prouvé qu’il n’a pas mis tout en oeuvre ou qu’il a commis une faute « professionnelle » car il est encadré et formé.

  7. très peu de gens sont formés aux gestes de secours mais tous d’accord qu’il faut les apprendre
    merci , article intéressant

  8. CHRIS de Limoges

    au delà de la loi, il convient de se poser la question quand il y a risque de se mettre soi même en danger. Avec des gens agressifs, sous l’emprise de substances, où qui sont dans une situation « bien méritée ». Quand la victime cumule les trois, la question mérite d’être posée… dans ce cas là un appel aux professionnels reste le maximum que l’on puisse attendre d’un individu normalement constitué.

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