Relayée largement sur les médias sociaux ces derniers jours, l’initiative vidéo de ReadyHouston va être relancée à chaque nouvelle fusillade (et ça n’a pas traîné avec Oak Creek). Il s’agit d’un clip vidéo de près de 6 minutes illustrant un cas de fusillade et les différentes solutions pour optimiser ses chances de s’en sortir.

Voici le script des conseils de la vidéo en version française :

Courir > (se) Cacher > Combattre
Survivre à une fusillade
Courir lorsque le tueur est à proximité
> si une issue le permet, essayer d'évacuer au plus vite
> évacuer à tous prix, que les autres vous suivent ou pas
> laisser ses effets personnels sur place
> si possible, aider les autres à évacuer
> empêcher les personnes extérieures à pénétrer dans la zone à risques
> appeler les secours dès que vous êtes à distance suffisante
Se cacher si l'évacuation n'est pas possible
> verrouiller et/ou bloquer la porte (avec des meubles...)
> couper la sonnerie et le vibreur de votre téléphone
> se cacher derrière des objets de grandes tailles
> ne faire aucun bruit
 Votre cache doit :
> être hors de vue du tireur
> pouvoir vous protéger si des coups sont tirés
> permettre une fuite (donc ne pas se piéger dans un recoin)
 Combattre en dernier recours, seulement si votre vie est en danger 
> essayer d'incapaciter le tireur
> déclencher une agression physique
> utiliser des armes improvisées
> s'engager à fond dans vos actions
Quand les forces de police investissent les lieux :
> rester calme & suivre les instructions
> laisser vos mains visible à tout moment
> ne pas crier
> les secours pour les blessés sont en route

Remarques :
– attention au niveau de protection des meubles & cloisons de bureau, rarement capables de stopper une balle…
– dans le cas d’un tueur bardé d’explosifs, la recette run/run/run serait peut-être plus adéquate
– dans la fuite, minimiser votre surface d’exposition (être de profil/trois-quart/face) & zig-zagguer brusquement peut rendre plus compliqué la tâche du tireur
– dans la fuite, faire tomber des meubles & fermer des portes derrière soi peut gêner le tireur (cela peut gêner d’autres personnes qui évacuent aussi si vous n’êtes pas le dernier…)
– si plusieurs choix de fuite sont possibles, il faudrait idéalement choisir celui qui rend le tir le plus complexe (donc durée & superficie d’exposition au tireur la plus réduite), mais dans la panique, cela reste difficile à évaluer

COMMENTAIRES RESEAUX SOCIAUX

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20 Commentaires

  1. Le cas du tueur bardé d’explosifs est rare ces derniers temps.
    Je remarque que généralement les tueurs choisissent des lieux fermés (Ile) ou avec peu d’issues (cinéma, temple).

    On retombe sur le conseil souvent rappelé : il faut toujours repérer la position des issues. Dans le cas présent connaitre toutes les issues est capital pour choisir le meilleur moment pour fuir vers l’issue la moins risquée.
    Si on fuit de manière trop précipitée, on se désigne comme cible et on risque de partir vers un cul de sac.

    • Le profil des tueurs que vous évoquer laisse penser qu’ils cherchent à être efficaces.
      Le mass murderer pris par un accès de rage se disperse et fini par se donner la mort.

  2. Bien bien, mais quid de proteger les autes lorsqu’on est en position de le faire?
    L’idée de survie est bien attrayante; mais l’idée de servie ne me semble que bien peu présente, à savoir uniquement lorsque sa propre vie est en danger…

    Surement un caratéristique de notre société!

    Que faire? D’autres l’ont déjà expliqué mieux que je ne serai le faire.

    • Dans ce genre de situation, on a que très peu de temps pour agir et réagir: si votre prochain est tétanisé par la peur, il peut provoquer votre perte.
      L’héroïsme ne sied qu’aux héros!

  3. Marcello

    L’exemple de la fusillade de Grenoble ce matin (attaque d’une bijouterie locale puis fuite avec otage) avec les vidéo amateurs actuellement visibles sur le Net, montre un comportement du public complètement irrationnel, mélange de voyeurisme, d’insouciance du danger et méconnaissance des dégats que peut faire une balle de 7.62 (sur ce qu’on peut en voir par rapport au douilles) tirée au hasard…

  4. Bonne vidéo, très pédagogique.
    Cependant, tout le monde ne bénéficie pas bâtiment aux normes pour évacuer ou bien d’une « panic room ».
    La self et une bonne connaissance des lieux peuvent peut-être augmenter les chances de survie.

  5. Robert Marchenoir

    Je trouve que votre traduction ne rend pas compte suffisamment de l’aspect le plus stupéfiant de cette vidéo pour un public français (ou européen) : le fait que dans la troisième partie, la police encourage les otages à prendre les choses en main et à s’attaquer physiquement au tireur.

    On voit bien là le gouffre existant entre les philosophies politiques des deux pays.

    En France, et de façon générale en Europe, toutes les polices vous diront : ne tentez pas de vous faire justice vous-même, attention c’est dangereux, vous risquez de vous retourner un ongle, attendez Maman-Police qui va venir vous border et faire partir le méchant monsieur.

    Au Texas, évidemment les deux premières parties conseillent la protection passive et la fuite. Mais, et c’est toute la différence, la troisième dit : en dernier recours, si votre vie est en danger (et bien entendu que votre vie est en danger, si un tireur fou s’est introduit dans votre entreprise ou dans votre université !) :

    – « Battez-vous »

    – « Passez à l’action de la façon la plus agressive possible »

    – « Utilisez des armes improvisées »

    – « Désarmez le tireur »

    – « Faites tout ce qu’il faut pour neutraliser le tireur à tout prix »

    En anglais : « Commit to take the shooter down, no matter what ».

    To take down peut vouloir dire simplement neutraliser un attaquant, le mettre hors d’état de nuire. Mais c’est aussi une expression, qui, dans un contexte militaire ou policier, signifie tuer quelqu’un.

    Ajoutée au ton résolument agressif utilisé par le commentateur, aux expressions utilisées (« fight », « act with aggression », « no matter what »), aux images (le type qui se place derrière une porte avec un extincteur, prêt à frapper le tireur), l’ensemble peint une philosophie fondamentalement différente de l’idéologie française.

    Les Américains préconisent de ne pas faire les marioles, de ne pas jouer au cow-boy, de se protéger par la fuite autant que possible, MAIS, dès lors qu’il n’y a plus d’issue possible et que votre vie est en danger, alors c’est la police elle-même qui vous dit : non seulement vous avez le droit d’attaquer celui qui menace votre vie, mais c’est votre devoir, et n’hésitez pas à prendre le risque de le tuer le cas échéant.

    C’est une philosophie libérale.

    A l’inverse, on voit bien les méfaits de la philosophie étatique française : les gens attendent tout de la police, cette dernière leur dit de surtout « ne pas se faire justice soi-même », et parallèlement la police constate, effarée, que des badauds filment en pleine fusillade de rue, comme si c’était un western, comme s’ils ne risquaient rien.

    L’inconscience face au danger va de pair avec l’assistanat, l’abandon de sa propre sécurité à l’Etat, et l’impossibilité de posséder des armes à feu pour se défendre et défendre ses biens.

    Aux Etats-Unis, où il est parfaitement courant pour une mère de famille de s’entraîner au tir, y compris au fusil d’assaut (semi-automatique), les gens connaissent parfaitement les dangers des armes, et sont prêts à se défendre par la force si nécessaire.

    C’est exactement le contraire du cliché méprisant qui a cours en France : l’Amérique « pays de cow-boys », où tout un chacun tirerait sur son prochain à tout bout de champ.

    Cela, c’est, désormais, la réalité française. La différence est qu’en France, vous ne verrez jamais une telle vidéo, parce que l’Etat (et la police) interdisent aux honnêtes gens de se défendre.

    • Oui, l’Etat préfère assumer la gestion de la violence en France.
      Le Texas a au moins le courage de préparer ses citoyens.
      Est-ce que l’escalade dans la surenchère est la seule réponse?

  6. @robert marchenoir : excellent commentaire

    Par ailleurs, je suis pas sûr qu’un équipage de police/gendarmerie standard français soit apte à gérer un tireur fou.

    En général, le protocole basic c’est : on bouge pas on attend le RAID/GIGN (sauf qu’ils mettent X temps à arriver sur zone.)

    Voir, le cas édifiant il y a quelques années à Béziers (de mémoire), où le tireur à déambuler en ville pendant plusieurs heures… (c’est pour ceux qui allait dire qu’en France ça n’arrive jamais)

    Perso, je pense que ce type d’actes vont se généraliser à cause de l’explosion de la détresse sociale sur fond de crise économique majeure.

    Les burn-out violents vont aussi toucher la France, ça commence d’ailleurs, avec nombre de suicide et de « massacres » familiaux.

    Il faut se préparer, au gars qui vient se « venger » dans son entreprise après un plan social par exemple.

    • Les forces de police françaises ne sont pas entrainées particulièrement à gérer ce genre de situation car, notre pays n’est pas encore confronté à ce type de violence de manière chronique.
      De plus, un tireur déterminé et résolu à mourir impose aux personnes le croisant de faire un choix qu’elles ne sont nécessairement prêtent à assumer: combattre ou mourir. Se cacher étant peu probable: voir la tragédie du cinéma dans le Colorado.

    • Robert Marchenoir

      A ma connaissance, les massacres-suicides qui ont lieu aux Etats-Unis, et maintenant aussi en Europe, ne sont jamais liés à la « détresse sociale » ou à la « crise économique ».

      Il s’agit en général de déséquilibrés mentaux, d’hommes qui ont des problèmes avec les femmes, etc.

      Je mets à part les massacres djihadistes, type Fort Hood, qui constituent maintenant une catégorie en elle-même.

  7. Le commentaire de Robert Marchenoir est très intéressant. Mais si je suis d’accord avec lui sur le manque de responsabilisation du citoyen dans la société française, je diverge sur la question des armes à feu.

    D’ailleurs dans la video, il n’est pas dit : »Sortez votre arme que vous devez toujours avoir sur vous »…

    Je reste partisan du contrôle strict des armes à feu qui devrait aller de pair selon moi avec une présomption de légitime défense pour le policier qui fait face à un homme armé d’une arme à feu et pour le citoyen non-armé faisant face à un homme armé.

    Selon moi on a pu voir récemment que plus d’armes à feu ne résoud rien.
    Je pense à la bijouterie braquée à Grenoble.
    Récemment un bijoutier armé avait abattu un braqueur.
    Les braqueurs se sont donc adaptés en venant avec une puissance de feu supérieure et en tirant sur le bijoutier tout de suite pour ne pas lui permettre de riposter….
    Même avec un minigun, le bijoutier n’aurait rien pu faire car les assaillants avaient l’avantage de la surprise.
    Résultat : Le bijoutier a quand même été dépouillé et il a eu de la chance de ne pas y rester. Plutôt qu’une arme, un sas type agence bancaire ou un portique détecteur de métaux auraient été des investissements plus judicieux.

    • Robert Marchenoir

      La police américaine ne conseille pas explicitement de s’armer, car… ce n’est pas sont rôle, tout simplement.

      Le citoyen américain, contrairement au citoyen français, est un grand garçon et sait ce qu’il a à faire. C’est une décision qui lui incombe. C’est à lui de peser les avantages et les inconvénients.

      En effet, ce qui manque dans cette vidéo, c’est le conseil explicitement destiné à ceux qui posséderaient un permis de port d’arme, et l’arme correspondante.

      Car le Texas fait partie de l’écrasante majorité des Etats américains où non seulement on peut avoir une arme à feu à son domicile, mais où l’on peut porter une arme cachée sur soi pour se défendre, à condition d’avoir le permis correspondant.

      Mieux, il fait partie des très nombreux Etats où le gouvernement ne peut pas refuser de délivrer un permis de port d’arme, à partir du moment où le citoyen satisfait aux conditions fixées par la loi (la plus importante étant de ne pas avoir de casier judiciaire). Ainsi, tout risque d’arbitraire politique est écarté.

      Si vous réécoutez la vidéo en ayant en tête l’hypothèse où l’un des otages serait légalement armé, vous verrez que le texte est parfaitement compatible avec cette situation. Il est même probable qu’il a été rédigé exprès dans ce but. L’expression « to take down » s’applique tout particulièrement à une neutralisation par arme à feu.

      • Parmis les derniers massacres aux US, plusieurs avaient eu lieu dans des zones ou le port d’arme est interdit (notamment le cinema). Les tireurs ‘fous’ choisissent de preference ces zones, car ils risquent moins, ils sont surs d’etre les seuls armes, car le citoyen lambda obeit aux interdits.

  8. @ robert marchenoir :
    Je ne suis pas d’accord avec votre commentaire. 🙂
    Classer systématiquement ce type de comportement dans la case « malades mentaux » c’est la facilité pour noyer le poisson et rassurer le bon peuple.

    « Déséquilibré », oui, mais psychiatriquement parlant nous le sommes tous. Il suffit de trouver le « bon bouton » pour déclencher une crise.

    Et la crise économique en créer des dizaines chaque jour.

    quelle est la cause initial du « pétage de plomb » du tireur fou au texas ?

    Ce n’est pas un avis d’expulsion ? si c’est pas de la détresse sociale….

    Je passe sur les gens qui s’immole devant les CAF…un jour ils prendront un AK !

    C’est un phénomène émergeant qui va prendre de l’ampleur.

    Et attender les anciens d’irak et d’afgha avec des PTS qui n’arriveront pas à se réinsérer pour cause de chomage (8,2% aux USA officiel, + de 22% officieusement)

    Il y a des précédents comme les hells angels issus des démobilisés de la 2ème GM , bande ultra-violente s’il en est.

    Voir le film « chute libre » avec M. douglas sortie en 1993
    Le premier « RAMBO » aussi se faisait l’écho de ce type de phénomène.

    Néanmoins, mon propos est d’anticiper ce type de crise (menace) pour avoir une réponse adaptée. C’est un des piliers de la survie.

  9. stéphane

    Pour en revenir aux doctrines des forces de l’ordre US face aux active shooter:
    La politique, il y a quelques années, était d’attendre l’équipe SWAT ou équivalent pendant que les forces locales gelaient les entraient et les sorties.
    Ils se sont aperçus que le ou les tueurs avaient alors plus de latitude de tuer le temps que l’équipe arrive et investisse les lieux pièce par pièce.
    Maintenant, les agents de police/shérifs/etc de base sont formés à faire une sorte de reconnaissance armée avant l’arrivée des SWATS. La sacoche de maxpé Active Shooter est d’ailleurs conçu dans cette optique, permettre aux LEO d’avoir un emport de munitions et matos de 1er soins importants dans une sacoche.

    Après sur le questionnement sur intervenir ou non: il faut un verre d’eau pour éteindre un début d’incendie et une canadair pour l’éteindre 2 heures après.
    A chacun d’intervenir en son ame et conscience s’il en a les capacités, contrairement à ce que disaient nos mamans, la violence peut résoudre des situations.

  10. Et maintenant ? Charlie Hebdo + Bataclan … Si certains avaient vu cette vidéo….

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