Nous avons testé quelques munitions sur un gilet pare-balles de niveau IIIA de marque GK âgé fabriqué en 1996 (15 ans). Ce test avait pour objectif de produire un matériel pédagogique pour les stages « tcccfrance » (« un exemple valant mieux que de long discours »). Ce gilet a été porté intensivement pendant la période, et stocké dans de bonnes conditions. Il est considéré comme périmé.

Les tests effectués ont porté sur les munitions suivantes :

Stoppé (niveau IIIA)
– 22LR lead round nose CCI
– 9mm parabellum sellier et bellot 115 gr FMJ
– 9mm parabellum hydra shock federal 147 gr
– 38 special golden saber remington 125 gr
– 45 acp winchester FMJ 230 gr

A noter tout de même, pour ces 5 munitions stoppées par le gilet, l’impact sur les épaisseurs de cartons placées derrière le gilet malgré l’âge du gilet. Pour le 45 ACP en particulier, cet impact constitue un risque majeur de lésion interne sans pénétration du projectile (e.g. éclatement du foie). Pour rappel, tout porteur d’un gilet ayant subi un impact doit impérativement  être hospitalisé pour subir des radios/échographies de la zone touchée, afin de prévenir toute hémorragie interne.

Transpercé (niveau III)
– .223 (5,56mm) barnault FMJ 55 gr
– 7,62×39 russian surplus origine inconnue FMJ 123 gr
Le but de ces tirs était ici de vérifier le comportement du projectile après la traversée de la plaque souple… les deux projectiles n’ont subi aucune déviation.

En conclusion, les munitions sensées être stoppées par un gilet de niveau IIIA ont été stoppées. Ceci ne doit pas être une règle générale, un GPB ne reste garanti que 10 ans.

Vidéos de quelques tirs :
tir au H&K USP en calibre .45 : stoppé
(normal pour un niveau IIIA, mais bien vu l’âge du gilet)
tir au M4 en calibre .223 : traversé
(normal, le niveau IIIA n’arrête pas les calibres de fusils d’assaut)

Merci à YannC pour ce test

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26 Commentaires

  1. Merci pour les tests, j’avais trouvé une adresse pour me fournir en GPB de 2nde main ici-même je crois.

    Je remets l’adresse pour les intéressés : http://www.bulletproofme.com/index.shtml

    • Un gilet c’est comme un casque de moto ou une corde d’escalade, ça ne s’achète pas d’occasion.

      Le test a été fait dans un stand police ?

      • Certes, mais un gilet « neuf » en France n’est pas accessible ni financièrement ni légalement (à vérifier sur ce dernier point) au 1er venu…

        De plus, Guillaume a souvent évoqué la possibilité de « récupérer » des plaques pare-balles pour en foutre dans les sacs et autres équipements que l’on trimbale.

        Cette adresse peut être utile. Elle « vaut mieux que rien ».
        C’est tout.

        • Un gilet n’est pas une arme. Pourquoi serait-ce interdit? Quelqu’un pourrait il nous éclairer sur cette question?

          Concernant le prix, on trouve des gilets neufs sur internet à partir de 450 €/500$. C’est sur que ce n’est pas gratuit mais ça n’est pas inaccessible.

          • Il y a beaucoup d’équipements « qui ne sont pas des armes » et qui sont interdits :

            – certains appareils de vision nocturnes nouvelles générations
            – protections contre gaz de combat (masques à gaz) et autres tenues NCB

            Cependant, après recherches personnelles sur la question, voici ce que j’ai trouvé :

            « La possession du gilet pare-balles est légale dans la plupart des pays du monde. Il existe des exceptions comme par exemple en Australie. Les personnes condamnées pour crimes violents se voient interdire leur possession aux États-Unis. »

            Reste l’argument économique : le premier principe de la survie et du survivalisme en général, c’est d’éviter les DETTES à tout « prix ».
            Donc, pour ceux qui n’ont pas forcément les moyens de mettre 800/1000€ dans un gilet de classe IV, reste la possibilité d’acquérir une occaz en état « premium ».

            Ca reste aussi un bon moyen de récup pour protéger une porte, une auto, un mur, etc…

  2. Si il y a bien un truc que je ferai jamais, c’est acheter des plaques ou des inserts d’occasion. On sait jamais vraiment comment ça été entretenu, stocké, utilisé.

    Par contre les housses aucun problème. (En fait le tissu qui tiens les plaques ou les inserts).

    Sinon j’avais lu quelque par l’usage détourné des plaques périmées par un LEO qui s’en servait pour blinder son véhicule, et pour faire un bouclier une fois une housse taillé pour. Bref en solution d’appoint et pas forcément très safe mais c’est mieux que rien et c’est gratuit.

  3. Bonjour

    Remarque très pertinente postée sur le forum POLICE INFO

    « – 22LR lead round nose CCI
    – 9mm parabellum sellier et bellot 115 gr FMJ
    – 9mm parabellum hydra shock federal 147 gr
    – 38 special golden saber remington 125 gr

    …tirés dans quelles armes ?  »

    Si vous pouviez apporter un élément de réponse.

    D’avance, merci.

  4. Le type d’arme, ça peut avoir une incidence ! mais en fait c’est plus complexe que ça !

    – angle de pénétration du projectile
    – type du projectile
    – lubrification du projectile O/N
    – température des cartouches au moment du tir (pression # à -10 et à +30° et donc vélocité)
    – longueur du canon (le projectile ne prend pas la même vitesse dans un 2″ que dans un 6″)
    etc…

    SP2022 pour les 9 mm para
    MR73 manurhin 5 1/4 pour la 38 sp
    HK usp tactical pour le 45
    walther PPK pour le 22 lr
    M4 pour le 5,56
    VZ58 pour le 7,62×39

    Nota : ce gilet est un modèle civil commercialisé avant le modèle de dotation PN et donc susceptible d’être différent.

  5. Merci pour ces tests très instructifs !

  6. La lubrification des projectiles est une légende urbaine, cela n’intervient en rien sur la « pénétration », l’exemple type est dans le film Ronin au moment ou Deniro dit: « Il les avait enduite de téflon, il voulait vraiment me buter ».

    En fait c’est tout le contraire pour une meme cartouche, l’ogive lubrifier aura une force de pénétration inférieur indirectement du au fait qu’elle va sortir moins vite du canon

    Le test a été fait dans un stand police ?

  7. @lolo :
    Hollywood c’est Hollywood ! avec , aussi, la balle tueuse de flic dans rick hunter de mémoire 🙂
    Maintenant la lubrification des projectiles est une réalité technique.

    ta remarque est juste pour la réduction de vitesse mais je pense que tu ne fais pas référence au téflon mais au bisulfure de molybdène.
    Effectivement celui-ci se rencontre sur un certain nombre d’ogives d’usine ou de cartouches et :
    – entraînent une baisse de pression de 3 à 5%, selon la cartouche, l’ogive et la poudre,
    – entraînent une réduction de la vitesse initial de 0.5 à 1.5%,
    – réduisent l’encrassement du canon,
    – augmentent la précision dans certains cas,
    – très probablement augmente la durée de vie des tubes.

    Néanmoins la réduction de vitesse est faible.
    Par ailleurs, nous sommes là aux portes de la balistique terminale et donc sur le comportement du projectile au moment où il entre en contact avec sa cible.

    On est donc attentif à tous les éléments qui peuvent influencés le comportement du projectile à l’impact.
    La lubrification en est un.

    Dans le commentaire, je pensais plus à des projectiles plus basiques comme la 22 lr
    On peut rencontrer du lubrifiant classique sur des ogives de 22 LR.
    A l’impact, le lubrifiant facilite la pénétration du projectile en aidant l’écartement des brins de kevlar.
    L’effet est accentué par la petite taille du projectile de 22.
    De mémoire, des tests effectués par la défunte revue AMI avait montré, dans cette configuration, une sur-pénétration assez intéressante sur un gilet de marque « zunblindage » à l’époque.

    Maintenant, les nouveaux matériaux type polyéthylène sont parfois sous forme de feuille, et non, tissés comme le kevlar.
    Une étude spécifique comparative serait intéressante.

    • « ta remarque est juste pour la réduction de vitesse mais je pense que tu ne fais pas référence au téflon mais au bisulfure de molybdène. »
      J’ai dit teflon car ces cet élément qui fait parti de la légende, le moly a également ces détracteur et j’en fait parti 😉

      Pour la graisse des 22lr, encore faudrait-il quelle soit toujours présente a l’arrivé, la plus grosse parti va rester dans le canon, ou alors se décoller de l’ogive une fois celle-ci propulsé » a 320m/s

       »
      – augmentent la précision dans certains cas, »
      Ca na jamais été démontré 😉

      « – très probablement augmente la durée de vie des tubes. »
      La par contre c’est faux, au contraire il en diminue la durée de vie.
      La baisse de pression et de vitesse est compensé par un rechargement en poudre plus important ce qui va accélérer l’érosion de la prise de rayure.

      • @ lolo : sans recherche de polémique technique 🙂 ces données (pour le moly) proviennent d’une communication du département r&d de chez Norma.
        Je dois peut être avoir le texte intégrale au fond de mon HDD.

        • A charge égale la balle moly sortira moins vite donc le canon s’usera moins vite ca c’est vrai, mais comme elle ne sort pas a sa vitesse optimal il va falloir mettre une charge supérieur qui va la faire sortir plus vite donc du coups on perd l’avantage du moly et le canon s’use plus vite.

          Le fabriquant ne ment donc pas en disant que ca use moins mais comme il faut sortir plus final au final c’est pire 😉

          L’interêt du moly se trouve dans les applications « militaires » car il va permettre de tirer une très grosse quantité de cartouches sans avoir besoin de nettoyer et ce au détriment de la precision, a partir du moment ou les balles arrivent a toucher une silhouette humaine a 200m la précision est suffisante.

          Mais bon ne vous fiez pas trop a ce qui est marqué sur la boite, sur les pissotière c’est marqué bénédictine et pourtant 😀

  8. Personnellement la précision que j’attends d’une arme c’est de pouvoir tirer 5 balles dans le même trou a 200m et ca n’est pas avec du moly qu’on l’obtient, mais bon la on s’égare 🙂

  9. vrai ! mais là on est en tir THP ! 🙂
    pour une prochaine fois !

  10. Pour reprendre le sujet évoqué entre Altern & Galaad plus haut, l’article n’a pas pour objectif d’avancer aveuglément qu’un GPB usagé c’est bien / ça suffit…

    Il faut bien entendu déjà voir le besoin & le risque encouru par le porteur du GPB. Un professionnel de la sécurité, mili en Afghanistan, ou même policier au Forum des Halles, doit avoir son propre GPB, sous garantie constructeur, sans aucun doute ni discussion.

    Il me semble que certains GPB dépassent parfois la date de « péremption » dans certains services… l’article n’est là que pour réconforter les détenteurs de tels GPB sur le fait qu’il ne se passe rien dans la nuit de la 10e à la 11e année qui transformerait le GPB en passoire — toutefois, ce n’est pas parce que ce GPB-ci a tenu toutes les munitions que les autres le feront, ils est donc primordial d’indiquer par rapport écrit à sa hiérarchie que son GPB est périmé le cas échéant… je recommanderais même de le faire 1 an en avance, en prévention, pour l’anticipation des budgets (« pour information, mon GPB a 9 ans d’âge, serait-il possible de bien prévoir son renouvellement l’an prochain »), car plus tôt un manager est prévenu, plus il y a de chances qu’il « anticipe ».

    Maintenant, si l’on revient au cas des particuliers, citoyens preppers ou sensibles à leur sécurité… l’usage d’un GPB est en général dans un optique « au cas où », et pas face à un risque réel quotidien comme les professionnels (en tous cas en France/Belgique/Suisse/Canada… ou alors, il faut penser à changer de quartier — si possible :/).

    Dans cet optique de protection au cas où, et d’utilisation d’un budget personnel & non professionnel, se procurer un GPB ou des plaques IIIA déjà utilisées pour mettre dans son sac, est une solution peu onéreuse et relativement efficace. Certes, le risque de mauvaise protection sera supérieur par rapport à un usage de matériel neuf, mais compte tenu du risque moindre & de l’usage beaucoup plus rare…

    Dans d’autres pays (Afrique, Amérique Latine), selon les risques encourus, investir dans un GPB neuf est à prioriser.

    A chacun de mesurer donc le bon rapport utilité/prix à viser, dans le contexte où il évolue, et avec le budget qu’il peut consacrer.

  11. @ Admin : Pas mieux ! 🙂

  12. je ne partage pas ce point de vue sur l’utilisation d’un GPB ou de plaques périmées.
    Un mien ami, qui fut patron du département balistique de l’IRCGN et est expert auprès de l’ensemble des cours d’appel de france, est totalement opposé à cette optique et considère que ce choix est extrêmement dangereux.
    Entre autres effets, le port d’un GPB périmé expose le porteur à des blessures qui seront bien plus graves que s’il n’avait rien porté. La déformation de la structure du GPB, la forte probabilité de voir des fibres de la structure pénétrer le corps, la déformation de l’ogive et de sa trajectoire sont des effets probables du port d’un matériel périmé.
    Il est évident qu’il y a peu de risques à porter un GPB périmé depuis quelques jours. Mais la règle doit être, même pour un particulier, de ne JAMAIS porter un GPB périmé. Le seul usage d’un GPB ou de plaques périmés peut être la protection d’un porte, d’un véhicule etc….

  13. Point de vue intéressant — à la fois pour du gilet souple IIIA & du porte-plaques céramiques ou PE ?

  14. Bonjour
    super article et très Pro
    merci Yann et Admin

  15. edouardannevalentin

    Bonjour, nous sommes intéressé par par l’étude réalisé sur un gilet pare balle. en effet dans le cadre de TIPE nous aimerions réaliser ce genre de test mais nous aimerions savoir comment se procurer un gilet pare balle périmé sinon nous allons devoir fabriquer des plaques nous même, et donc perdre en précision !
    merci

  16. Salut, merci pour ce teste, j aimerai savoir si les plaques complémentaire en céramique sont elles aussi à mètre a la poubelle une foi la date limite passé, si elles ont une date de péremption biensur. J imagine que l AR 500 lui ne périme pas.
    Merci.

  17. Test intéressant…Néanmoins, j’aurais aimé voir l’impact d’une 357 « Critical Defense » ou encore d’une 44 mag un peu « relevée » en charge et en ogive…(oui, elles piquent un peu, celles-là, également)

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