Cet article est signé Alexis Ruiz

Le couteau cet objet tellement banal, commun et usuel possède pourtant une histoire fantastique et séculaire. Les premières lames en pierre (tel le silex) apparurent il y a environ deux millions d’années. Plus tard, l’âge de bronze fut une véritable révolution avec l’émergence du couteau au sens où on l’entend maintenant, avec des lames en alliage de cuivre et d’étain. Dès lors, les techniques métallurgiques ne cesseront de s’améliorer, notamment en Espagne et dans l’empire Romain pour arriver à des couteaux en acier trempé semblable à ceux que nous connaissons maintenant. En parallèle à ce développement utilitaire commencent à apparaître les premiers combats aux couteaux. Au Moyen-Age le couteau était l’épée du pauvre. En effet, seuls les nobles et les chevaliers pouvaient se prévaloir du port de l’épée. Le relâchement du contrôle social et l’industrialisation donneront naissance aux bandes urbaines qui aimaient « suriner » pour atteindre leurs objectifs crapuleux. Les apaches parisiens incarneront ainsi la grande peur du siècle dernier pour les bonnes gens de Paris. Dernier rebelle de la société industriel moderne, ils seront sacrifiés au front de la première guerre mondiale. En Italie les sociétés criminelles développeront une riche tradition de maîtrise de lame aiguisées. Le combat au couteau possède une longue histoire derrière lui, teinté de criminalité.

De nos jours, en Europe, 30% des homicides sont commis par arme blanche juste devant les armes à feux 26% (source OMS). Il s’agit principalement de couteaux, tout simplement parce qu’ils sont facilement disponibles. L’école Tolpar part du postulat suivant : « si l’on maîtrise le couteau, on peut apprendre à s’en défendre ». Né au sein de l’armée soviétique dans les année 80 et développé ensuite pour les civils par Kiril Lyubin, le Tolpar est une méthode pragmatique d’escrime lame courte qui se divise en deux branches : self-défense et combat sportif. Dans ce dernier le but est d’affronter un adversaire également armé. La règle est simple : toucher sans être touché en retour.

En effet, Kirill Lyubin nous explique : « il est important d’être proche de la réalité même si nous évoluons dans un sport de compétition. Si les deux personnes touchent en même temps il ne peut y avoir de point car cela signifierait qu’ils n’ont pas été assez prudent ». La zone que vous touchez n’est pas importante. Que ce soit à la main, au corps ou bien au visage, cela rapporte au combattant un point. Contrairement à l’escrime traditionnelle les combattants ne sont pas reliés par un câble. Le système utilisé lors des compétitions est basé sur des répliques de couteau en ABS, connectés sans fil à un compteur électronique. Lors d’un impact, le dispositif indique quel combattant marque le point. Il faut bien évidemment qu’il ne soit pas touché en retour. Les combattants sont donc libres de leurs mouvements et le combat peut se dérouler à 360° et non pas uniquement en ligne. La surface de combat est un carré de 8m de côté dont il est interdit de sortir sous peine de pénalité. Les coups de poings et de pieds sont interdits. Il est néanmoins possible de simuler une frappe afin de détourner l’attention de l’adversaire. Les protections sont proches de l’escrime. Le visage est couvert par un masque. Quant aux mains, les gants ressemblent à des protections de moto. Il n’y a par contre pas de plastron.

Comment apprend-on le mieux à se défendre des coups ? C’est en combattant. Les pratiquants d’escrime pense qu’à travers les combats de compétition ils arriveront également à éviter le pire face à une arme blanche. Mais ce n’est pas tout, l’école Tolpar développe également des techniques de self-défense pure qui lui sont propres. Issu de leur héritage militaire et leurs retours d’expérience ces techniques se veulent redoutablement efficaces. L’intérêt de l’escrime lame courte est donc multiple. Esquive, vitesse de déplacement et d’analyse. Le public féminin apprécient également ces confrontations , les enfants et les adolescents peuvent également combattre en toute sécurité. Cette année l’école Tolpar ouvre une formation instructeur de 64 heures pour former des professeurs aux bases de l’escrime lame courte.

Fabien Guillaume est le représentant de cette école en France : « il y a un intérêt important pour notre méthode, de nombreux professeurs de sports de combats et de différentes méthodes de self-défense nous ont déjà contacté pour se former au Tolpar. Il n’y a pas de fioriture ni de drill inutile dans ce système. Tout repose sur l’efficacité et le réalisme. Les compétitions sont là pour prouver que notre méthode se concentre sur l’essentiel. De plus, plus vous connaissez le fonctionnement de l’arme blanche et plus vous pourrez vous en protéger. »

Plus d’informations www.tolpar.fr

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