Le hashtag (*) #safedanslarue est un des sujets du moment sur Twitter, listant des témoignages & des conseils pour les femmes souhaitant être en sécurité dans la rue. Cela montre le besoin pour les femmes de s’exprimer sur cette problématique au coeur du quotidien… une problématique d’ailleurs souvent peu discutée ouvertement par beaucoup car elle fait envisager les cas d’agressions (de viols, de vols, de violences) et qu’il est tellement plus confortable de ne jamais y penser (la fameuse technique de l’autruche :)).

(*) hashtag = mot clé placé dans un tweet pour que le message puisse être identifié comme lié à une thématique (et donc créer ainsi l’équivalent d’un sujet de discussion)

Les médias ayant repris la thématique, le hashtag est un peu pollué par des messages non liés directement à la sécurité personnelle, mais on y trouve tout de même pas mal de choses intéressantes (ça tourne quand même beaucoup autour de la thématique « apparence physique »… pas forcément « ne pas ressembler à une victime » (**), mais « ne pas donner l’impression d’être désirable ou provoquante ») et des mauvais conseils aussi (**).

Extraits :
– Pour être #safedanslarue, je ne m’habille pas féminin. Du tout. J’évite les regards et je fonce tête baissée quand j’entends des insultes.
– Pour être #safedanslarue je fais semblant d’être au tel et je dis « t’es où chéri ? Moi je ne te vois pas. C’était bien ton match de rugby ? »
– Pour être #safedanslarue je ne sors pas #GeekKnowsBest
– C’est pour ça que quand je sors, j’essaye de devenir inexistante. Pour que ce ne soit pas ma faute. #safedanslarue
– Pr être #safedanslarue , mes parents m’interdisaient de rentrer tard le soir alors que mes frères rentraient quand ils voulaient.
– Baisser les yeux par réflexe quand on croise un groupe de mecs, se préparer psychologiquement aux remarques.#SafeDansLaRue
– Je regarde souvent les reflets dans les vitrines/vitres pour voir s’il y a quelqu’un derrière moi le soir. #SafeDansLaRue
– Quand je pense qu’un mec me suit, je m’arrête pour faire un truc du genre je matte mon portable pour qu’il me dépasse. #safedanslarue
– C’est quand même dingue de devoir être vigilente en permanence comme ça. Et le pire, c’est que beaucoup trouve ça normal. #SafeDansLaRue
– Le pire, c’est le mansplaining : on t’explique que non, ça ne sert à rien d’avoir peur, et arrête de faire ta gamine. #safedanslarue
– Pour être #safedanslarue, je baisse le son du casque quand je suis seule pour entendre si quelqu’un se rapproche.
– Pour être #safedanslarue je me suis interdit de sortir le soir et finalement c’est à 16h30 en plein jour que je me suis fait agresser.
– Pour etre #safedanslarue, je fais parfois mine d etre au telephone quand je passe devant un groupe de mecs.
– Pour etre #safedanslarue je garde mes écouteurs pour avoir l’air occupée mais j’éteins la musique pour détecter si quelqu’un approche.
– Pour être #safedanslarue je me déguise en mec quand je sens que je ne suis pas « crédible en femme »
– Pour être #safedanslarue je ne montre jamais que je cherche mon chemin, même quand je suis perdue
– Pour être #safedanslarue j’évite de sortir trop tard le soir, ou je demande à des ami(e)s de m’accompagner.
– Pour être #safedanslarue j’ai toujours un regard déterminé, même quand je me trompe de route je fais semblant que je gère la situation.
– Pr être #safedanslarue je ne fais pas d’eye contact avec les mecs. J’ai peur qu’ils pensent que c’est une invitation.
– Désolée de ne pas paraître assez avenante à votre goût, tout ça pour me sentir #safedanslarue. En fait non, je ne suis pas désolée.
– Pour être #safedanslarue, je mets des écouteurs, je regarde le sol, je marche en rasant les murs et le plus vite possible.
– Pour être #safedanslarue je mets mes écouteurs, je regarde personne, je prétends toujours savoir où je vais et ne pas avoir peur.
– Je fais une tête d’enterrement, aussi, je me referme complètement sur moi- même. D’ailleurs, on me le reproche parfois. #safedanslarue
– Pour être #safedanslarue je fais semblant de chercher quelque chose dans mon sac quand j’entends quelqu’un marcher derrière moi la nuit
– Pour être #safedanslarue quand des ouvriers me regardent passer, je fronce mes sourcils et leur lance un regard noir. J’ose pas faire plus.
– Pour être #safedanslarue, je mets mes écouteurs pour pas qu’on me parle, mais sans le son pour tout entendre autour. Et je regarde le sol.
– Marcher vite, pas fumer pour pas donner un prétexte, mettre qu’un écouteur pr entendre ce qui se passe #safedanslarue
– Pour etre #safedanslarue, les ecouteurs, jamais allumés mais sur les oreilles
– Pour être #safedanslarue Je marche vite, d’un pas qui se veut « assuré », j’évite de regarder les gens que je croise pour pas « provoquer »…
– Pour être #safedanslarue je marche le plus vite possible, je regarde par terre, j’essaye d’être invisible et de n’être pas remarquée.
– J’évite de me balader avec une bouteille d’alcool bien visible pour être #safedanslarue

(**) voir commentaire de Messmer ci-dessous. Eviter de regarder les gens (plutôt que regarder sans fixer), baisser la tête, marcher vite, sont autant de signes que « je suis une victime ».

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8 Commentaires

  1. Je trouve la majorité de ses conseils idiots! Ils sont un signal que la personne est soumise ou mal dans sa peau. Elles sont une balise à la prédation!

    • Tout à fait d’accord… pleins de conseils qui ont tendance à « faire ressembler à une victime » :/

      C’est une bonne nouvelle pour les experts en self & sécu perso, cela confirme leur valeur ajoutée.

      • Pour donner un conseil efficace.

        Si vous devez marcher dans une zone à risque : demandez à vous faire escorter. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais de bon sens.

        J’ai travaillé un certain temps pour une fondation en psychiatrie comme commis de bureau dans un hôpital. Assez fréquemment, les infirmières de demandaient le soir que je les raccompagne jusqu’au métro.

        Pas besoin de Rambo, mais une femme seule est plus facile à viser.

        Escorté, elles n’ont jamais eu d’ennuis.

  2. Intéressant hastag mais attristant de voir qu’autant de femmes sont obligées de recourir à des stratagème pour qu’on leur foute la paix dans notre pays. Y a des coup de lattes dans les roustons qui se perdent.

  3. Je suppose que c’est sur protegor que j’avais vu ce lien : http://www.adacfrance.com/fr/content/adaptez-votre-demarche-votre-environnement
    « L’habit d’un homme proclame ce qu’il fait, sa démarche révèle ce qu’il est »

  4. « Pour être #safedanslarue quand des ouvriers me regardent passer, je fronce mes sourcils et leur lance un regard noir. J’ose pas faire plus. »

    C’est une blague ? Et si un ouvrier flatte le cul de la gonzesse, que se passe-t-il ? Parachutage d’un commando de Clémentine Autain ? Misogynoctomie à base de monologues de Lio ? Application immédiate du dernier cours de self-defense ? Safe dans la rue, safe sur ma moto, safe sur la bande d’arrêt d’urgence, safe sur la banquise, safe en faisant mon jogging au milieu d’une coulée de lave, safe dans mon monde idéal, safe dans ma connerie.

  5. Bonjour,
    Pour ma part je joue le bluff: on soir d’été rentrant en banlieue par le RER, un homme assis en face de moi dans le compartiment commence à se pencher pour regarder sous ma jupe. Tout d’abord je change de place pour éviter la provocation. Cela ne marche pas, il descend avec moi du train et commence à me suivre. J’ai beau marcher d’un pas décidé et rapide, je l’entends me suivre et nous passons entre les immeubles dans le parc avec le dernier couple de promeneurs trop loin devant moi. Il reste le bluff: je saisis fermement mon parapluie pliant et je ralentis. Dès que je le sens à quelques mètre de moi je me retourne brusquement, brandis mon parapluie et me dirige vers lui à grands pas en poussant un cri d’attaque. Il prend ses jambes à son cou, me dépasse en courant et transmet sa frousse au couple de promeneurs qui s’enfuit également. j’en ris encore lorsque j’y pense. Depuis ce jour-là, lorsque je circule seule je prends toujours l’air et la démarche déterminés. Face à un seul agresseur, montrer que l’on peut l’agresser le détournera vers une autre victime. Les agresseurs de femmes ont souvent un problème de virilité comparés aux autres hommes et donc un besoin de puissance devant la faiblesse que nous incarnons. Si nous nous montrons fortes, leur désir de puissance s’évanouit. Il y a des femmes battues et des femmes que l’on n’ose pas frapper. Ma tenue vestimentaire manque maintenant de féminité, mon mari me le reproche. Au travail on m’a surnommée Pitbull. C’est à ce prix que j’ai la paix. Oderint dum metuant…

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